REMUZEAU Louis Pierre
Louis est
né le 2 octobre 1891 au village de la Cholletière
à Château-Guibert en Vendée.
Il est le
fils de Jean
« François », cultivateur de 37 ans
(né le 27
juillet 1854 à Mareuil sur le Lay en
Vendée), et de
GRELIER Marie Rose, ménagère de 35 ans
(née le 1er
juin 1857 à Château-Guibert), mariés le
24 octobre
1881 dans cette même commune de Château-Guibert.
Avant son
mariage, sa
mère, Marie, alors servante, avait eu une fille naturelle,
Eugénie Louise Marie
Angèle, née au village
de la Cholletière de Château-Guibert le 24
février
1878 (décédée le 25 avril 1953
à la Roche
sur Yon à l’âge de 75 ans).
Avant
Louis, le couple REMUZEAU avait eu, au village de l’Ouche :
•
Jean
« François » né le 28
février 1883 et
décédé à 18 mois le 14
août 1885,
•
Pierre François Auguste né le 3 juillet 1885
(décédé le 1er novembre 1959
à Varaize),
•
Marie Eugénie Adelina née le 24 juillet 1887,
•
François Armand Clément né le 26
septembre 1889
(autre Mort pour la France de Varaize).
Juste
après la
naissance de son frère François, fin 1889, la
famille
avait déménagé à la
Cholletière,
village voisin de l’Ouche d’une centaine de
mètres
pour intégrer la maison des parents de Marie,
décédés respectivement, sa
mère PASQUIER
Marie, en 1888, et son père GRELIER Joseph, en avril 1889
…
C’est
là que Louis est né …
Les
saisons s’alternent
et les années passent, faites de durs labeurs.
Eugénie,
la sœur aînée, est
placée comme
domestique, puis c’est le tour de Pierre.
François,
le
père de famille, à la quarantaine
passée, trouve
du travail comme ouvrier maçon chez un certain CALLEAU.
En 1901,
à la
Cholletière, la maison n’abrite que les parents et
les 2
derniers : Louis âgé de 9 ans et son grand
frère
François 11 ans.
François
a maintenant
l’âge d’être employé
comme domestique et
quitte le giron familial vers 1903. Louis fera de même vers
1905.
Pierre, le
frère
aîné, a maintenant 20 ans, au conseil de
révision,
on apprend qu’il mesure 1,55m et qu’il est blond
aux yeux
bleus. Pierre est ajourné en 1906 avant
d’être
incorporé au 150ème Régiment
d’Infanterie de
Thierville sur Meuse le 9 octobre 1907 pour une période de 2
ans.
Juste
avant de partir,
Pierre, et toute la famille REMUZEAU, assiste au mariage de
Marie
âgée de 20 ans, domestique à la
Renardière
desMoutiers sur le Lay, le 1er octobre 1907 dans la dite
commune
avec ROY André « Paul »
François Marc
(1878+1961), domestique de 29 ans dans la même ferme que
Marie,
chez VALOTEAU François.
Pierre, le
frère aîné, revient à
Château-Guibert après son service fin septembre
1909.
Nous
sommes au printemps
1910, c’est maintenant François qui part
à son
rendez-vous du conseil de révision au chef lieu du canton
à Mareuil sur le Lay. François est apte au
service et
doit être incorporé au 137e Régiment
d’Infanterie de Fontenay le Comte.
Avant le
départ de
François pour son service, la famille REMUZEAU part pour la
Charente-Inférieure (aujourd’hui
Charente-Maritime) en
juin et laisse vacante la maison de la Cholletière. Comme
beaucoup de familles vendéennes de
l’époque, la
famille REMUZEAU quitte son « pays » pour venir
exploiter
des terres nouvellement libérées des vignes
touchées par le phylloxéra en Charente et
Charente-Inférieure. Ces terres sont converties en terres
céréalières ou terres
d’élevage. A
cette date, les parents, François et Marie, sont
respectivement
âgés de 55 et 53 ans, Pierre n’a pas
encore 25 ans
mais il est fiancé avec LANDAIS Célestine, jeune
fille de
St Florent des Bois. François a 20 ans et Louis, le petit
dernier, quant à lui a 18 ans. La famille a
trouvé une
métairie dans le village de Courpéteau sur la
commune de
Varaize.
Sitôt
l’installation sur place faite, toute la famille REMUZEAU
retourne en Vendée le 5 septembre à St Florent
des Bois
pour le mariage de Pierre avec sa fiancée LANDAIS
Célestine Marie Mélanie,
âgée de 17 ans, sur
la commune de la mariée. Célestine est la
sœur de
LANDAIS Célestin, un autre Mort pour la France de
Varaize.
Ce dernier a suivi la famille REMUZEAU sur la commune de Varaize
après ce mariage.
Un mois
plus tard,
François part à Fontenay le Comte pour son
incorporation
à la caserne Du Chaffault à compter du 3 octobre
1910.
Pour le
recensement de
population de 1911 de Varaize, on retrouve donc à
Courpéteau, la famille REMUZEAU, le père y est
métayer. Sous son toit, il y a son épouse Marie,
Pierre
et son épouse Célestine, ainsi que Louis alors
âgé de 19 ans, les fils sont ouvriers agricoles.
Au
printemps 1912, Louis a 20
ans et part au conseil de révision à St Jean
d’Angély, chef lieu du canton. Louis est
immatriculé sous le n° 1178, il mesure 1,57m et il
est
châtain aux yeux gris. Son degré
d’instruction est
de niveau 2 : sait lire et écrire. Il est ajourné
pour
« faiblesse » cette dite année.
François,
quant
à lui, finit son service le 25 septembre 1912. Il se retire
donc
à Courpéteau de Varaize comme ouvrier agricole
chez son
père.
Louis est
de nouveau
convoqué au conseil de révision au printemps
1913. Cette
fois, il est déclaré apte et est
incorporé
dès le 9 octobre 1913 au 3ème Régiment
d’Artillerie à Pied dans sa fraction de la Rochelle.
Peut-être
que Louis
obtient une permission pour assister au mariage de son frère
François le 27 de ce même mois ? Ce mariage est
célébré en la commune Thorigny en
Vendée,
François épouse REMAUD Isabelle (1891+1967). Le
couple
s’installe ensuite à Courpéteau de
Varaize.
Quelques
temps avant ce
mariage, la sœur de Louis, Marie et son
époux, ROY
Paul, avaient rejoint le reste de la famille et
s’étaient
installés aussi en Charente-Inférieure sur la
commune de
St Pierre de Juillers dans le village des Michots (après la
guerre ils vivront sur Doeuil sur le Mignon puis Villeneuve la Comtesse
avec les parents REMUZEAU).
Le samedi
1er août
1914, à 5h du soir, le tocsin sonne dans toutes les communes
de
France, c’est l’annonce de la guerre et de la
mobilisation
générale. Dès le lendemain
l’affichage
publique indique à tous les hommes de suivre les
instructions
contenues dans leur livret militaire pour leur incorporation.
Plusieurs
membres de l’entourage familial proche REMUZEAU sont
mobilisés :
•
Pierre est mobilisé au 123ème RI de la Rochelle,
•
François est mobilisé au 137ème RI de
Fontenay le Comte,
•
LANDAIS Célestin, le beau frère de Pierre,
mobilisé au 93ème RI de la Roche sur Yon,
•
ROY Paul, époux de Marie, mobilisé au
84ème RIT de la Roche sur Yon.
Louis,
déjà au
service lors de la mobilisation, passe devant la commission
spéciale de réforme de Rochefort le 28 novembre
1914, il
est alors classé en service armé et passe au
57ème
Régiment d’Infanterie du bataillon de Rochefort.
Louis
rejoint alors son
régiment installé depuis le 25 octobre sur le
secteur de
Verneuil dans l’Aisne. Louis participe à sa
première bataille à la tranchée
à Claies le
24 décembre. Et l’année 1914 se termine.
Durant
toute l'année
1915, le 57ème occupe le secteur de Verneuil. Il s'emploie
entièrement à en fortifier les organisations
défensives et à en rendre la position imprenable.
Des
réseaux de fil de fer sont tendus, très denses,
en avant
de nos lignes ; des abris profonds sont creusés pour abriter
la
garnison des tranchées de 1ère ligne.
Divisé en
deux secteurs de bataillons : « Plateau de Verneuil
» et
« Beaulne », il conserve un bataillon au repos.
D'abord
à Vauxtin, puis à Bourg-et-Comin, ce bataillon
s'exerce,
à l'abri de la cote 175, s'entretient pour les combats
futurs et
travaille aussi aux organisations de la deuxième position
située au nord de l'Aisne.
Au bout de
quelques temps, le
1er bataillon est maintenu en permanence avec deux compagnies en
1ère ligne sur le plateau et deux compagnies au repos
à
Verneuil. Les 2ème et 3ème bataillons alternent
entre eux
dans le secteur de Beaulne. Au cours de cette période
ingrate,
sous les bombardements constants d'obus et de mines de tous calibres,
les « Poilus » utilisent la pelle et la pioche,
avec une
ardeur et un courage constants.
Et, le 31
mars, vers 16h,
lors d’un bombardement du poste de commandement à
Beaulne
sur la commune de Verneuil, par des obus percutants et
fusants, Louis est tué à
l’âge de 23
ans.
Quelques
semaines plus tard,
François, le frère de Louis, est
tué le 7
juin à l’attaque de Toutvent à
Hébuterne
dans le Pas de Calais.
ROY Paul,
le beau
frère, après avoir changé trois fois
de
régiment, rentrera de la guerre et sera
démobilisé
en février 1919.
L’autre
frère,
Pierre, finira la guerre, après être
passé au
206ème RI le 21 juin 1916, puis au 12ème
Régiment
de Tirailleurs le 16 novembre 1918 après
l’armistice.
Pierre sera démobilisé le 7 mars 1919 et se
retire sur la
commune de Migré.
Le
décès de
Louis est transcrit quelques semaines plus tard, le 30 septembre 1915,
sur les registres d’Etat-Civil de la commune de Varaize.
Son corps
est inhumé
dans la Nécropole Nationale de Soupir dans
l’Aisne, sa
tombe porte le numéro 2493.
A titre
posthume, par
décret et publication au Journal Officiel du 8 avril 1920,
Louis
est décoré de la Croix de Guerre avec
étoile de
Bronze avec la citation suivante :
Les noms
de Louis et de son
frère François apparaissent, au
début des
années 1920, sur le Monument aux Morts de Varaize,
ainsi
que sur celui de la commune de Villeneuve la Comtesse, nouvelle commune
de résidence des parents REMUZEAU.
Le
père de Louis, Jean
« François », meurt une dizaine
d’années plus tard, le 8 janvier 1931 à
Villeneuve
la Comtesse à l’âge de 76 ans.
Sa
mère, Marie Rose, quant à elle, meurt
après 1932 à Villeneuve la Comtesse
©
2014 Frédéric PONTOIZEAU