REMUZEAU François Armand Clément

François est né le 26 septembre 1889 au village de l'Ouche de Château-Guibert en Vendée.

Il est le fils de Jean « François », cultivateur de 35 ans (né le 27 juillet 1854 à Mareuil sur le Lay en Vendée), et de GRELIER Marie Rose, cultivatrice de 31 ans (née le 1er juin 1857 à Château-Guibert), mariés le 24 octobre 1881 dans cette même commune de Château-Guibert.



Avant son mariage, sa mère, Marie, alors servante, avait eu une fille naturelle, Eugénie Louise Marie Angèle, née au village de la Cholletière de Château-Guibert le 24 février 1878 (décédée le 25 avril 1953 à la Roche sur Yon à l’âge de 75 ans).

Après leur mariage et avant François, le couple REMUZEAU, alors journalier de profession, avait eu, au village de l’Ouche :
•    Jean « François » né le 28 février 1883 et décédé à 18 mois le 14 août 1885,
•    Pierre François Auguste né le 3 juillet 1885 (décédé le 1er novembre 1959 à Varaize),
•    Marie Eugénie Adelina née le 24 juillet 1887.

Lors de sa naissance, François a donc une grande sœur de 11 ans ainsi qu’un frère de 4 ans et une sœur de 2 ans.

Fin 1889, la famille déménage à la Cholletière, village voisin de l’Ouche d’une centaine de mètres et intègre la maison des parents de Marie, décédés respectivement, sa mère PASQUIER Marie, en 1888, et son père GRELIER Joseph, en avril 1889 …



C’est là que Marie donne naissance à Louis Pierre, le 2 octobre 1891 (autre Mort pour la France de Varaize)

Les saisons s’alternent et les années passent, faites de durs labeurs. Eugénie, la sœur aînée est placée comme domestique, puis c’est le tour de Pierre.

François, le père de famille, à la quarantaine passée, trouve du travail comme ouvrier maçon chez un certain CALLEAU.

En 1901, à la Cholletière, la maison n’abrite que les parents et les 2 derniers : François 11 ans et son petit frère Louis 9 ans.

François a maintenant l’âge d’être employé comme domestique et quitte le giron familial vers 1903. Son frère Louis en fera de même vers 1905.

Pierre, le frère aîné, a maintenant 20 ans, au conseil de révision, on apprend qu’il mesure 1,55m et qu’il est blond aux yeux bleus. Pierre est ajourné en 1906 avant d’être incorporé au 150ème Régiment d’Infanterie de Thierville-sur-Meuse le 9 octobre 1907 pour une période de 2 ans.

Juste avant de partir, Pierre, et toute la famille REMUZEAU assiste au mariage de Marie âgée de 20 ans, domestique à la Renardière des Moutiers sur le Lay, le 1er octobre dans la dite commune avec ROY André « Paul » François Marc (1878+1961), domestique de 29 ans dans la même ferme que Marie, chez VALOTEAU François.

Pierre, le frère aîné, revient à Château-Guibert après son service fin septembre 1909.

François a maintenant 20 ans, nous sommes au printemps 1910, il part à son rendez-vous du conseil de révision au chef lieu du canton à Mareuil sur le Lay. François est immatriculé sous n° 788 du centre de recrutement de la Roche sur Yon. Il déclare être domestique à Château-Guibert, il est châtain aux yeux pers et mesure 1,64m. Son degré d’instruction est de niveau 2 : sait lire et écrire. Il est apte au service et doit être incorporé au 137ème Régiment d’Infanterie de Fontenay le Comte.
Avant le départ de François pour le service, la famille REMUZEAU part pour la Charente-Inférieure (aujourd’hui Charente-Maritime) en juin 1910 et laisse vacante la maison de la Cholletière. Comme beaucoup de familles vendéennes de l’époque, la famille REMUZEAU quitte son « pays » pour venir exploiter des terres nouvellement libérées des vignes touchées par le phylloxéra en Charente-Inférieure. Ces terres sont converties en terres céréalières ou terres d’élevage. A cette date, les parents, François et Marie, sont respectivement âgés de 55 et 53 ans, Pierre n’a pas encore 25 ans mais il est fiancé avec LANDAIS Célestine, jeune fille de St Florent des Bois. François a 20 ans et Louis, le petit dernier, quant à lui a 18 ans. La famille a trouvé une métairie dans le village de Courpéteau sur la commune de Varaize.

Sitôt l’installation sur place faite, toute la famille REMUZEAU, retourne en Vendée le 5 septembre à St Florent des Bois pour le mariage de Pierre avec sa fiancée LANDAIS Célestine Marie Mélanie, âgée de 17 ans, sur la commune de la mariée. Célestine est la sœur de LANDAIS Célestin un autre Mort pour la France de Varaize. Ce dernier a suivi la famille REMUZEAU sur la commune de Varaize après ce mariage.

Un mois plus tard, François part à Fontenay le Comte pour son incorporation à la caserne Du Chaffault à compter du 3 octobre 1910.



Près de 2 ans plus tard, il est renvoyé dans ses foyers le 25 septembre 1912 après avoir obtenu son certificat de bonne conduite. François se retire donc à Courpéteau de Varaize comme cultivateur.



Entre temps, son frère Louis a eu 20 ans et part au conseil de révision à St Jean d’Angély au printemps 1912. Il est ajourné pour « faiblesse » cette dite année, mais il est déclaré apte l’année suivante et est incorporé dès le 9 octobre 1913 au 3ème Régiment d’Artillerie à Pied.

Ayant encore beaucoup de contacts avec « sa » Vendée natale, François se fiance avec une jeune fille de la commune de Thorigny dans le dit département, REMAUD Isabelle Victorine Eugénie, avant de l’épouser le 27 octobre 1913 sur la dite commune de Thorigny. François a 24 ans et Isabelle 22 ans. Cette dernière est née le 4 juillet 1891 dans le village de la Savarière, fille de François et HERBRETEAU Léontine cultivateurs, Isabelle a une sœur jumelle, Léontine. Les témoins de François sont : son frère Pierre, cultivateur à Aumagne, et son beau-frère ROY Paul, cultivateur aux Michots de St Pierre de Juillers. Le couple s’installe à Courpéteau de Varaize.



En effet, peu de temps avant, la sœur de François, Marie, et son époux, ROY Paul, avaient rejoint la famille et s’étaient installés aussi en Charente-Inférieure sur la commune de St Pierre de Juillers (après la guerre ils vivront sur Doeuil sur le Mignon puis Villeneuve la Comtesse avec les parents REMUZEAU).

Le samedi 1er août 1914, à 5h du soir, le tocsin sonne dans toutes les communes de France, c’est l’annonce de la guerre et de la mobilisation générale. Dès le lendemain l’affichage publique indique à tous les hommes de suivre les instructions contenues dans leur livret militaire pour leur incorporation.



Plusieurs membres de l’entourage familial proche REMUZEAU sont mobilisés :
•    Pierre est mobilisé au 123ème RI de la Rochelle,
•    Louis est déjà au service,
•    LANDAIS Célestin, le beau frère de Pierre, mobilisé au 93ème RI de la Roche sur Yon,
•    ROY Paul, époux de Marie, mobilisé au 84ème RIT de la Roche sur Yon,

François, quant à lui, est mobilisé au 137ème de Fontenay le Comte le 2 août et y arrive le 3.
Le 6, le régiment quitte Fontenay pour le front. Il rejoint les Ardennes où il est débarqué le 7 et traverse la Meuse à pied afin de rejoindre la Belgique. C’est en Belgique, à Maissin dans la région de Givet, que le 137ème connait le baptême du feu et ses premiers tués le 21. Devant la poussée allemande, l’armée française se replie et le 137ème revient sur la Meuse. C’est à la ferme de Saint-Quentin, au bois de la Marfée au sud de Sedan, que le 137ème va accomplir l’exploit de capturer le colonel commandant le 24ème Régiment d’Infanterie allemande ainsi que le drapeau du 68ème Régiment de réserve de la Landwher dont le 24ème est dépositaire.
Cette action d’éclat vaudra au 137ème d’être décoré de la Légion d’Honneur.
Le repli des armées françaises continue jusque sur la Marne. C’est là que débute la bataille de la Marne. Le plan d’attaque de la France par l’Allemagne s’appuie sur le plan « Schlieffen » qui consiste à déborder l’armée française par le nord et à l’envelopper dans un vaste mouvement tournant vers le sud. Les allemands comptent sur la rapidité du mouvement pour anéantir l’armée française et en finir à l’ouest en six semaines avant d’affronter les russes sur un deuxième front à l’est. Cette première bataille de la Marne va voir les franco-britanniques stopper puis repousser les allemands sur le fleuve à une dizaine de kilomètres de Paris. Le plan « Schlieffen » est mis en échec. C’est le célèbre épisode des « taxis de la Marne ». C’est dans ce contexte que le 137ème, après la bataille des frontières, se retrouve sur la Marne à Normée. Il contribue à l’arrêt de l’armée allemande dans la région de Fère Champenoise et le poursuit au-delà de Chalons.
Le plan « Schlieffen » stoppé, le front se stabilise et les belligérants vont chercher à se déborder vers le nord lors de la phase appelée la « course à la mer ». Fin septembre, le régiment se retrouve dans la Somme dans la région d’Albert et combat au village de la Boisselle. À partir de cette période, le front va se stabiliser durablement et transformer radicalement la physionomie des combats. Elle devient une guerre de position et d’usure, c’est le début de la « guerre des tranchées ».



Le 137ème passe tout l’hiver 1914-15 dans les conditions terribles des tranchées devant la ferme de Toutvent sur la commune d’Hébuterne dans le Pas de Calais, au nord d’Albert.
À partir de ses positions en juin 1915, le 137ème va participer à l’attaque d’Hébuterne où les allemands ont installé de puissantes lignes de tranchées fortifiées depuis la fin de l’année 1914. Le 137ème va enlever successivement deux lignes de tranchées ennemies et faire de nombreux prisonniers sous des tirs d’artillerie particulièrement violents.
C’est lors de cette attaque, le 7 juin, que François est tué à l’âge de 25 ans. Lors de cette attaque, 131 soldats de 2ème classe du 137ème sont tués.




Entre temps, Louis, le frère de François, avait été tué le 31 mars à Beaulne de Verneuil dans l’Aisne.

Par décret, paru au Journal Officiel du 17 mai 1916, Isabelle, la veuve de François, reçoit une pension de veuve de guerre d’un montant de 563 francs, avec jouissance rétroactive au 8 juin 1915.



ROY Paul, le beau frère, après avoir changé trois fois de régiment, rentrera de la guerre et sera démobilisé en février 1919.
L’autre frère, Pierre, finira la guerre, après être passé au 206ème RI le 21 juin 1916, puis au 12ème Régiment de Tirailleurs le 16 novembre 1918 après l’armistice. Pierre sera démobilisé le 7 mars 1919 et se retire sur la commune de Migré.

A titre posthume, par décret et publication au Journal Officiel du 15 mai 1920, François est décoré de la Croix de Guerre avec étoile de Bronze avec la citation suivante : 

     

Le décès de François ne sera transcrit que le 5 avril 1921 à Varaize après jugement du tribunal civil de St Jean d’Angély le 23 mars. Un autre jugement aura lieu le 25 août 1923 pour modifier le premier avec une nouvelle transcription sur les registres d’Etat-Civil le 13 septembre. Cette modification portait sur le statut marital de François.

Les noms de François et de son frère Louis apparaissent au début des années 1920 sur le Monument aux Morts de Varaize, ainsi que sur celui de la commune de Villeneuve la Comtesse, nouvelle commune de résidence des parents REMUZEAU.


Entre temps, sa veuve, Isabelle, après être restée à Varaize jusqu’à la tragique annonce de la disparition de son époux, retourne en Vendée et se remarie le 16 février 1920 à Bournezeau à l’âge de 28 ans avec BONNEAU Alexandre.
Elle meurt le 17 octobre 1967 à Bagneux dans le Maine et Loire à l’âge de 76 ans.

Le père de François, Jean « François », meurt le 8 janvier 1931 à Villeneuve la Comtesse à l’âge de 76 ans.
Sa mère, Marie Rose, quant à elle, meurt après 1932 à Villeneuve la Comtesse


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© 2014 Frédéric PONTOIZEAU