LANDAIS Louis Eugène « Célestin » Auguste
(Célestin est son prénom usuel)

Célestin est né le 25 août 1885 au Bois Véraud de la commune de St Florent des Bois en Vendée.
Sa naissance est déclarée par son grand père maternel, PASQUEREAU Louis, âgé de 77 ans.



Il est le fils de François Désiré « Eugène », journalier de 33 ans (né le 11 février 1853 à St Florent des Bois), et de PASQUEREAU Marie Louise « Rosalie », journalière de 28 ans (née le 17 septembre 1856 à St Florent des Bois), mariés le 23 novembre 1880 sur cette même commune de St Florent des Bois.



Avant la naissance de Célestin, le couple LANDAIS avait déjà mis au monde 2 filles audit village du Bois Véraud :
•    Marie Constance Armantine née le 14 octobre 1881 (décédée le 25 mars 1966 à St Jean d'Angély à l’âge de 84 ans),
•    Marcelline Joséphine Léopoldine née le 9 août 1883 (décédée le 24 juin 1940 au Puy de Brette de St Pierre de Juillers à l’âge de 56 ans).

A sa naissance, Célestin a donc 2 grandes sœurs d’environ 4 et 2 ans. Son grand père PASQUEREAU Louis, qui a déclaré sa naissance, vit dans une pièce indépendante de la même maison que celle des LANDAIS au Bois Véraud, ce dernier étant veuf depuis 1858 de BRENEAU Rose.

Trois mois après sa naissance, son grand père paternel, LANDAIS François, décède le 28 novembre à l’âge de 60 ans au village de la Roblinière de St Florent des Bois.

Les années passent et la famille s’agrandit encore avec :
•    Louise Augustine Rosalie née le 24 février 1888,
•    Louis Pierre né le 27 mai 1891.

PASQUEREAU Louis, l’aïeul maternel, s’éteint le 25 septembre 1891 au Bois Véraud à l’âge de 82 ans.

Rosalie donne la vie à deux autres filles :
•    Célestine Marie Mélanie le 28 février 1893 (décédée le 8 mars 1963 à Varaize à l’âge de 70 ans),
•    Eugénie Marie Louise le 12 mai 1896 (mariée le 2 avril 1919 à St Pierre de Juillers avec Amédée PREVOST (1893+1972) et décédée le 8 juillet 1987 à Vaux sur Mer en Charente-Maritime à l’âge de 91 ans).

Entre temps, Louis, le second fils de la famille, meurt à l’âge d’environ 23 mois le 14 avril 1893.
Avec cette disparition, Célestin devient le fils unique de la famille LANDAIS.

Les années se suivent, et les enfants grandissant, ils sont placés comme domestique à la sortie de l’école, d’abord les filles aînées, Marie puis Marcelline, aux alentours des années 1895-1897. Puis c’est le tour de Célestin, vers 1899.
Lors du recensement de population du printemps 1901, on retrouve donc Célestin, 15 ans, domestique chez les GENDRONNEAU, dans la ferme de la Maltière de St Florent des Bois, sa sœur Marcelline, 17 ans, y est aussi domestique.

D’année en année et de ferme en ferme, Célestin a maintenant 20 ans, il part au rendez-vous du conseil de révision à La Roche sur Yon. Là, il est immatriculé sous le n° 514, il déclare être domestique à St Florent des Bois, il est châtain aux yeux roux et mesure 1,68m. Son degré d’instruction est de niveau 2 : sait lire et écrire. Le conseil de révision décide que Célestin est « propre au service armé ». Il est incorporé dès le 6 octobre 1906 à la caserne TRAVOT du 93ème Régiment d’Infanterie de la Roche sur Yon.



Tout juste incorporé, sa sœur aînée Marie, alors âgée de 25 ans, épouse le 5 novembre 1906 à la Chaize le Vicomte CASSIN Constantin prénommé usuellement « Constant » (1875+1960), marchand forain du bourg de la dite commune (le couple s’installe en Charente-Inférieure (aujourd’hui Charente-Maritime) par la suite).

Célestin est libéré, près de 2 ans plus tard, le 25 septembre 1908 après avoir obtenu son certificat de bonne conduite. Célestin a alors 23 ans. Il prend une place de domestique de ferme et le fil des saisons reprend.

Le 5 septembre 1910, en la mairie de St Florent des Bois, Célestine, la jeune sœur de Célestin, âgée de 17 ans, épouse REMUZEAU Pierre François Auguste, 25 ans, jeune cultivateur natif de la commune voisine de Château-Guibert et qui vit depuis peu en Charente-Inférieure, sur la commune de Varaize (frère des 2 REMUZEAU Morts pour la France de Varaize).
Après cette date, Célestin arrive à Varaize, plus exactement au village de Courpéteau, pour y rejoindre les REMUZEAU et sa sœur Célestine. Célestin a 25 ans et y est comme domestique. Les parents sont restés au Bois Véraud de St Florent des Bois.
Comme beaucoup de familles vendéennes de l’époque, les LANDAIS et les REMUZEAU quittent leur « pays » pour venir exploiter des terres nouvellement libérées des vignes touchées par le phylloxéra, en Charente et Charente-Inférieure. Ces terres sont converties en terres céréalières ou terres d’élevage.



Tout juste arrivé à Courpéteau, Célestin tombe sous le charme de la fille des fermiers voisins, les RENAUD, Jean-Baptiste et GOUET Lucie.
Cette dernière, Léa « Aline », de 10 ans plus âgée que Célestin, tombe rapidement enceinte et le couple se marie le 25 février 1911 à Varaize. Aline est née le 1er mars 1875 dans ledit village de Courpéteau. Elle avait eu un enfant naturel en 1905 qui n’avait vécu que quelques semaines.



Quelques semaines plus tard, pour le recensement de population du printemps 1911 pour la commune de Varaize, Célestin est absent, on retrouve son épouse chez ses parents à Courpéteau.

Du 24 août au 15 septembre de cette même année, Célestin part au 93ème de la Roche sur Yon pour une période d’exercices et manœuvres militaires.

Seulement quelques jours après son retour de la Roche sur Yon, l’épouse de Célestin, Aline accouche chez elle à Courpéteau dans la nuit du 2 au 3 octobre d’un fils mort-né. Un an plus tard, à la fin de l’année 1912, Aline est de nouveau enceinte.

Marcelline, la sœur aînée de Célestin, venue rejoindre son frère et sa sœur, trouve un fiancé dans le village voisin du Puy de Brette de la commune de St Pierre de Juillers : COUPRIE Alexandre « Emilien » (1873+1954). Ils se marient le 21 juin 1913 en la mairie de St Pierre de Juillers. Emilien est un cultivateur de 40 ans, Marcelline a 29 ans.

Trois semaines après ce mariage, Aline, 38 ans, donne naissance pour la deuxième fois à un fils mort-né le 14 juillet.

Louise, 25 ans, une des sœurs de Célestin, venue aussi rejoindre sa fratrie en Charente-Inférieure, tombe enceinte à la fin de l’été 1913 sans être mariée. Elle accouche à St Jean d’Angély d’une petite Fernande Louise Eugénie en mars 1914 (elle donnera naissance à une autre fille naturelle : Renée Denise en novembre 1917 à St Jean d’Angély. Puis finira par épouser le 21 juin 1919 à Varaize, CHAT Narcisse (né en 1876), veuf depuis 1912 qui vit à Courpéteau de Varaize alors qu’elle, vit dans le bourg de Varaize. Lors de ce mariage, Narcisse reconnait les fillettes).

Le samedi 1er août 1914, à 5h du soir, le tocsin sonne dans toutes les communes de France, c’est l’annonce de la guerre et de la mobilisation générale. Dès le lendemain l’affichage publique indique à tous les hommes de suivre les instructions contenues dans leur livret militaire pour leur incorporation.



Célestin est mobilisé au 93ème RI de la Roche sur Yon le 2 août et y arrive le 5. Le 93ème quitte sa garnison le 6 août. Le 22 août, il reçoit le baptême du feu à l'attaque de Maissin dans la région de Bouillon-Paliseul en Belgique. Mais si ce premier engagement fut favorable, il n'en fallut pas moins renoncer à défendre les frontières du nord-est. C’est alors le repli général des forces vers la Marne et la région de Fère-Champenoise où le 93ème arrive le 6 septembre au matin. Après une journée de combat le 6, dans la nuit le régiment se rassemble sur la voie ferrée de Lenharrée et Fère-Champenoise avec des avant-postes au nord de cette voie. La journée du 7 se passe sans opération, le régiment continue à occuper les mêmes positions. Dans la nuit du 7 au 8, vers 3h, les allemands attaquent violemment par le bois de Normée, ils bousculent les avant-postes malgré la résistance énergique du 93ème et grâce à sa supériorité numérique. C’est lors de cette attaque que Célestin, 24ème compagnie 6ème bataillon, est tué à l'ennemi dans le bois de Normée, il a 29 ans.
Lors du même combat, le Colonel HETET, commandant du régiment est mortellement blessé.



Peu de temps après cette tragique disparition, Eugène, le père de Célestin, meurt le 12 novembre 1914 au Bois Véraud de St Florent des Bois à l’âge de 61 ans. Sa veuve, Rosalie, quitte la Vendée par la suite et vient s’installer chez ses enfants à Courpéteau de St Pierre de Juillers.

Le décès de Célestin n’est constaté qu’à la date du 19 avril 1916 selon jugement du Tribunal Civil de St Jean d’Angély le 2 octobre 1918.
Suite à ce jugement, son décès est transcrit le 10 octobre sur les registres de la commune de Varaize.

La plupart des soldats tombés lors de cette bataille seront inhumés sur place. Les corps seront relevés en avril 1916 par la IVème Armée puis regroupés dans les cimetières militaires autour de Fère Champenoise.
Le corps de Célestin fut donc inhumé dans la Nécropole Nationale de Fère-Champenoise, sa tombe individuelle est numérotée 2144.

  
Par décret, paru au Journal Officiel du 14 décembre 1916, Aline, la veuve de Célestin, reçoit une pension de veuve de guerre, d’un montant de 563 francs, avec jouissance rétroactive au 9 septembre 1914.



A titre posthume, par décret et publication au Journal Officiel du 23 octobre 1920, Célestin est décoré de la Croix de Guerre avec étoile de Bronze avec la citation suivante :


Le nom de Célestin apparaît sur le Monument aux Morts de Varaize.



Sa veuve, Aline, fait ériger un monument souvenir au cimetière sur la concession de sa famille avec l’épitaphe suivant :


La mère de Célestin, Rosalie, décède à l’âge de 65 ans le 11 février 1922 à Courpéteau de St Pierre de Juillers.

Aline meurt plusieurs années après, dans sa maison de Courpéteau, en 1959 à l’âge de 84 ans.


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© 2014 Frédéric PONTOIZEAU