HUBERT Étienne

Etienne est né le 14 septembre 1889 au Puits au Clair de Varaize
(aujourd’hui ce village est orthographié Puy au Clerc).

Il est le fils de Ferdinand, cultivateur de 26 ans (né le 26 décembre 1862 à Varaize), et de BASTARD Noémie Agathe âgée de 18 ans (née le 19 novembre 1870 à Nantillé), mariés le 7 janvier 1889 à Nantillé.



Au Puits au Clair, ferme familiale depuis plusieurs générations, le grand père HUBERT Pierre âgé d’une cinquantaine d’années est le chef de famille, avec son épouse MICHAUD Marie « Clémentine » (1835+1923).



Vers 1892, Ferdinand, son épouse Noémie et leur fils Etienne, quitte le giron familial du Puits au Clair et s’installe non loin à Fontenet. C’est là que va naître Henri le 29 juillet 1895.

Vers 1898, la famille rejoint le frère aîné de Ferdinand, Henri (né en 1859), à Poursay-Garnaud, où il est exploitant agricole depuis son mariage en 1890. La famille s’installe sur le village du grand Garnaud qui se trouve à environ 1,5 kilomètres du Puits au Clair. Etienne fête donc son 10ème anniversaire là bas.

Le 16 janvier 1900, Etienne assiste avec toute sa famille au mariage de son oncle paternel Eugène « Camille » (1876+1959), âgé de 23 ans, il épouse à Fontenet GAGNON Marie « Louise » (1879+1918), jeune fille de 20 ans. Ferdinand, le père d’Etienne, est d’ailleurs le témoin de son petit frère. Le jeune couple vivra au Puits au Clair près des parents HUBERT.

Les années passent, Etienne grandit et au sortir de l’école, il devient ouvrier agricole chez son père au grand Garnaud.



Noémie, la mère d’Etienne, après de nombreuses années, se retrouve de nouveau enceinte. C’est un troisième fils qui voit le jour le 11 mars 1906 : Camille (décédé le 4 août 1961 à St Jean d’Angély à l’âge de 55 ans). Etienne a 16 ans à cette époque …

Les saisons s’alternent et Etienne part maintenant pour le conseil de révision au printemps 1910. Il s’y rend au chef lieu du canton à St Jean d’Angély à quelques kilomètres de Poursay-Garnaud. Etienne reçoit le numéro matricule n° 709 du centre de recrutement de La Rochelle. Il déclare être cultivateur à Poursay-Garnaud, sous la toise on peut lire 1,77m, Etienne est blond aux yeux bleus. Son degré d’instruction est de niveau 2 : sait lire et écrire. Le Conseil le déclare « bon pour le service ».
Etienne part donc en caserne à Saintes au 6ème Régiment d’Infanterie à partir du 4 octobre 1910. Etienne fait son service militaire avec BRAINT Gaston, un autre conscrit de la classe 1909 (et autre Mort pour la France de Varaize).



Après deux années de service, Etienne est renvoyé dans ses foyers le 25 septembre 1912 après avoir obtenu son certificat de bonne conduite et passe dans la disponibilité de l’armée active le 1er octobre suivant.

A son retour du service, Etienne s’installe au Puits au Clair chez ses grands parents et travaille avec son oncle Camille.
Seulement quelques mois plus tard, son grand père HUBERT Pierre décède le 29 janvier 1913 en début de nuit à l’âge de 79 ans. C’est le père d’Etienne, Ferdinand qui va déclarer ce décès à la mairie le lendemain matin.



Etienne, a maintenant 24 ans, et convole en justes noces le 21 avril 1914 à Varaize avec BROSSARD Marie-Louise, qui fête ce dit jour ses 22 ans. En effet, elle est née le 21 avril 1892 sur la commune de Burie. Elle est la fille de Pierre « Amédée » et de GRASSIOT Marie « Mathilde », métayers depuis quelques années au petit Cabaret sur la dite commune de Varaize, à deux pas du Puits au Clair. Parmi les témoins, pour Etienne, son oncle Camille, cultivateur de 38 ans du Puits au Clair et pour l’épouse, son beau-frère MAZURE Marcel, cultivateur de 27 ans de Varaize (autre Mort pour la France de Varaize).



Et seulement un trimestre plus tard, le samedi 1er août 1914, à 5h du soir, le tocsin sonne dans toutes les communes de France, c’est l’annonce de la guerre et de la mobilisation générale. Dès le lendemain l’affichage publique indique à tous les hommes de suivre les instructions contenues dans leur livret militaire pour leur incorporation.

Etienne est mobilisé au 6ème RI de Saintes le 2 août et y arrive le 3. Il y retrouve BRAINT Gaston.
Le régiment quitte Saintes le 6 par voie de chemin de fer et arrive aux alentours de Toul en Meurthe et Moselle le 8. De là, après quelques marches et contres-marches pendant quelques jours, le régiment embarque pour la Belgique où il arrive le 21. Et c’est le début des combats :

- du 21 au 23 août : Bataille de Charleroi, Combats de Somzée le 23 août et de Walcourt le 24 août.
- du 29 et 30 août : Bataille de Guise : Origny, puis la retraite …
- du 5 au 13 septembre : bataille de la Marne,
- du 15 au 17 septembre : Combats de Gernicourt,
- du 19 septembre au 17 octobre : Bois de Beaumarais - Craonne,
Puis la guerre des tranchées commence …



Du 18 au 30 octobre dans le secteur de Vendresse, puis jusqu’au 12 juin 1915 dans celui de Paissy sur le Chemin des Dames.
Le 14 juin le régiment est dans la Marne, à Sillery : « C'est la Champagne vinicole, riche et fertile contrée, qui tente les Allemands, et qu'ils semblent ménager, peut-être dans l'espoir de s'en emparer ; leur rage est concentrée sur Reims ; et le secteur qui s'étend de la ferme d'Alger au bois des Zouaves est relativement tranquille. Il existe des abris presque confortables, les ravitaillements sont faciles, les repos se prennent dans des villages non bombardés et en pleine activité agricole ; c'est une période de détente ».
Le 12 septembre, on retrouve le régiment dans l’Aisne, le bataillon d’Etienne est dans le secteur de Mont-Doyen près de Montavert puis le bois des Buttes devant la Ville-aux-Bois. Il y restera jusqu’au 17 novembre.
Puis, c’est l’heure du repos à Champlat jusqu’au 14 décembre.
Le 19 décembre, le régiment se trouve au sud de la Butte du Mesnil en Champagne.



Durant l’hiver 1915-1916, c’est l'eau, bien plus que la boue, qui est l'ennemie. Le régiment en janvier appuie à droite et tient le secteur entre maison de Champagne et la Butte du Mesnil ; ayant comme emplacement de ses réserves, le fortin de Beauséjour.

Le 6ème ne prend part à aucune action d'infanterie pendant cette période de quatre mois consacrée à l'organisation sérieuse d'une position où tout est à faire ; « c'est le travail obscur, sans gloire; où la seule récompense est celle de faire son devoir, et aussi de constater qu'on laisse beaucoup de choses là où l'on n'a à peu près rien trouvé ».
Mais le 29 février 1916, à 11h30, un obus de 150 pénètre dans un abri de la 2ème compagnie, dans un boyau nommé « Posen Inh » sur la commune de Cernay-en-Dormois, et éclate tuant 8 hommes et en blessant 3 … Etienne fait parti des hommes tués, il avait 26 ans.
Son corps sera inhumé dans le cimetière du Fer de Lance à Cernay-en-Dormois.



Son décès est transcrit le 2 août suivant sur les registres de l’Etat-Civil de Varaize.

Après le décès d’Etienne, Henri, son petit frère, est incorporé au 144ème Régiment d’Infanterie de Bordeaux à compter du 8 octobre 1916, après avoir été ajourné pour faiblesse plusieurs fois auparavant. Sur place à Bordeaux, Henri, tombe malade, il a la scarlatine, il meurt dans le pavillon d’isolement militaire n°1 à l’hôpital Pellegrin le 4 février 1917 à l’âge de 21 ans. Son décès est considéré comme inhérent à sa mobilisation, Henri obtient donc la mention de « Mort pour la France ».
Les parents HUBERT ont donc perdu 2 fils durant cette guerre de 1914-1918 et leur petit Camille a 12 ans à la fin de la guerre.
Les grands-mères, Clémentine, la veuve HUBERT, âgée de plus de 80 ans et Rose Agathe, la veuve BASTARD de Nantillé, âgée d’un peu moins de 70 ans, sont éplorées de cette double perte …



Entre temps, entre 1916 et la fin de la guerre, les parents BROSSARD et leurs 2 filles veuves de guerre, Marie-Louise, veuve d’Etienne, et Marie « Hélène », veuve de MAZURE Marcel depuis 1914, partent vivre sur la commune de Migron (où les parents, BROSSARD Amédée, meurt en 1932 et la mère GRASSIOT Mathilde en 1937).



Par décret, paru au Journal Officiel du 25 juin 1917, Marie-Louise, la veuve d’Etienne, reçoit une pension de veuve de guerre, d’un montant de 563 francs, avec jouissance rétroactive au 1er mars 1916.



Le nom d’Etienne apparaît sur les Monuments aux Morts des communes de Varaize et de Poursay-Garnaud, ainsi que sur le tableau d’honneur photographique de cette dite commune, tout comme son frère Henri.



Le mère d’Etienne, Noémie, meurt 12 août 1929 au Grand Garnaud de la commune de Poursay-Garnaud à l’âge de 58 ans puis quelques années après, son époux, Ferdinand, décède au même lieu, le 16 mars 1934 à l’âge de 71 ans. C’est leur fils Camille, agriculteur à Poursay-Garnaud, qui déclare en mairie les décès.

La veuve d’EtienneMarie-Louise, finira donc sa vie à Migron, où elle meurt en 1973 à l’âge de 81 ans.


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© 2014 Frédéric PONTOIZEAU