1989 ... mon premier été généalogique

 

Cet été là, l’été de mes 14 ans, j’avais décidé de camper dans le pré de mon grand oncle, « le tonton Armand », dans le marais poitevin, terres ancestrales maternelles, pour continuer la recherche de mes ancêtres, commencée quelques mois plus tôt par correspondance (hormis une matinée en mairie de Benet au printemps de cette même année, amené et accompagné par ma soeur Valérie).

Le lundi 28 août, tôt le matin, mon père m'amenait à la gare de St Jean d'Angély pour regagner en train Niort, puis de Niort, je pris le bus jusqu’à Benet où toute la matinée je consultai les registres d’Etat Civil. 

A ma sortie de la mairie vers midi, fier de mes trouvailles, je partis à pied, toile de tente sur le dos pour la Garenne de Ste Christine à environ 8 km de Benet.

En chemin, effectuant de courtes pauses, je regardais le résultat de mes recherches du matin.

Arrivé à la Garenne, je m’installai dans le pré, et à la fin de la journée je vis mon grand oncle et sa femme «  la tante Suzanne » qui revenaient d'un rendez-vous. Cette dernière voulait m’installer dans la maison mais ce soir là je refusa, de peur de déranger.

La nuit passée, je partis de bon matin avec le vélo de la tante dans une des mairies des alentours (Damvix, St Sigismond, Liez). Le midi à mon retour, lors du repas, l’insistance de ma tante fut telle que je m’installai dans la maison pour le reste de mon séjour. 

Cette installation se fit dans la chambre où près de 30 ans plus tôt mon arrière grand mère s’était elle-même installée pour y finir ses jours. Dans cette chambre, il y avait une cheminée avec dessus des photos anciennes de bébés, deux grands lits anciens (lits à roulleau ou lits de coin) recouverts de couvre-lits et d'édredons énormes, une grande armoire à deux portes, une vieille machine à coudre Singer, une table de toilette en marbre et tout son nécessaire de toilette en porcelaine : broc et cuvette…

Dans cette chambre, je retrouvais les objets et l’odeur du passé, ce passé que je recherchais… Cette nuit là (et les suivantes…), je dormis comme un ange au paradis !!!

A la mémoire de RENAUD Suzanne 1915 - 2003 «  la tante Suzanne »

Et de BOUCHET Armand, son époux 1910 - 1991 «  le tonton Armand »