Les troubles insurrectionnels de mars 1793 sont les prémices de ce que l’on nomme aujourd'hui communément la guerre de Vendée. Celle-ci fut en son temps (avant la guerre de 1914-1918) et en certains lieux, aussi dite la grande guerre.

L'insurrection est survenue dans un territoire, nommé peu après la « Vendée militaire ». De ce territoire est issu un grand nombre de mes ancêtres. Iceux ont été amenés à participer, subir, fuir, ou simplement vivre cette période historique.

Cet exposé, réalisé avec mon humble point de vue de généalogiste du 21ème siècle et mes connaissances historiques autodidactiques, me permet donc de mettre en parallèle les données contextuelles du début de cette insurrection avec mes ancêtres vivants alors sur ledit territoire insurgé.

Le contenu de mon propos, dans sa première partie, sera parsemé de citations glanées dans les nombreux écrits sur ce large épisode de l’Histoire de la Vendée.




Sommaire

Première partie

Mars 1793, premiers soulèvements en « Vendée militaire »
Sources

Seconde partie

Mars 1793, mes ancêtres en « Vendée militaire »





Première partie

Mars 1793,
premiers soulèvements en « Vendée militaire »


Des causes

Les causes sont nombreuses, discutables et encore discutées aujourd’hui, je ne m’étendrais donc pas sur ce vaste sujet. Je dirais simplement qu’il s’agit surtout d’une accumulation d’actes et de faits qui amène à l’insurrection vendéenne en mars 1793.

Les lois et décrets sur la réforme du clergé (1790 à 1792), puis l’exécution du roi le 21 janvier 1793, attisent des braises qui ne demandent qu’à s’enflammer.


« La Vendée étoit restée chrétienne et catholique ; en conséquence, l’esprit monarchique vivoit dans ce coin de la France. Dieu sembloit avoir conservé cet échantillon de la société, afin de nous apprendre combien un peuple à qui la religion a donné des lois, est plus fortement constitué qu’un peuple qui s’est fait son propre législateur. »

« Sans les troubles religieux qui exaltèrent les vendéens, sans leur dévoûment à leurs prêtres, aucune puissance sur la terre n'eût été capable de les mouvoir ni de placer dans leurs mains les armes avec lesquelles ils prétendaient se faire les vengeurs de la religion. »

« L’effervescence causée par cette scission religieuse arriva bientôt à son paroxysme. Tout présageait une crise prochaine. Il ne fallait plus qu’un motif décisif pour la faire éclater quand la révolte est dans tous les cœurs, l’occasion ne leur manque jamais. »

Selon son degré de religiosité, certains désignent les vendéens insurgés comme de fervents catholiques et d’autres, à l’extrême, les traitent de fanatiques religieux !

La goutte qui fit déborder le vase est le décret du 24 février 1793 de la Convention, instaurant une levée de 300 000 hommes de 18 à 40 ans sur tout le territoire national pour servir dans l'armée. Le règlement de la levée prévoyait, en cas d’insuffisance des volontaires, le recours au tirage au sort ou à l’élection pour désigner les recrues manquantes.



Première page du décret du 24 février 1793
source :
http://histoiressingulieres.over-blog.com/2015/06/dans-la-tourmente-de-l-insurrection-vendeenne-2-les-evenements-dans-une-bourgade-du-haut-bocage.html

« Cette loi excita un mécontentement général parmi les paysans de la Vendée, passionnément attachés au sol et aux habitudes de leur pays, et qui ne perdent jamais sans regret la vue du toit paternel ».

« Pour exécuter la levée en masse d’une population aussi originale et si profondément religieuse, il eut fallu chez les mandataires de la Convention, improvisés homme d’Etat en quelque sorte à coups de hache, des notions ethnographiques qui leur manquaient absolument, et qui leur eussent permis peut-être d’amener sans secousse la Vendée autoritaire et autocratique à une évolution pacifique vers les libertés républicaines. »

« Le peuple de Vendée a pris les armes pour deux raisons : la première, sa religion …, la seconde, pour s’exempter de tirer à la milice. Jamais il ne s’est armé pour son roi, le genre de gouvernement lui importe peu, pourvu qu’on ne l’opprime pas, pourvu qu’il puisse s’occuper de ses intérêts. »

« Si on eût laissé aux Vendéens les prêtes insermentés, qu'ils appelaient leurs "bons prêtres", et qu'on ne leur eût pas demandé leur contingent dans la levée de 300 000 hommes, il n'y aurait eu ni troubles, ni insurrection, ni guerre civile. Le royalisme n'y était pour rien. »

« C’est une grave erreur de croire que la Vendée s’est révoltée pour les nobles, et que c’est par eux que le soulèvement a été préparé. Tous les gentilshommes qui devinrent plus tard les principaux chefs de l’armée vivaient alors dans la retraite et l’obscurité. »

   
Les premiers troubles

« Dès le 1er mars, les paysans des environs de la Roche sur Yon avaient fait sonner le tocsin, et s’arment sous les ordres de Bulkeley, seigneur de la Brossardière en St André d’Ornay. »

« Dès le 2 mars, le soulèvement concerne une douzaine de commune au nord des Sables d'Olonne mais il est contenu, dans un premier temps, par les gardes nationaux. »

« Dès le 3 mars, des attroupements séditieux avaient eu lieu dans les environs de la Mothe-Achard. »

« Le 4 mars, échauffourée sanglante à Cholet contre la levée des volontaires. »

« ... le bruit se répand que Tiffauge, Jallais, Saint-Florent, sont envahis par des rassemblemens nombreux, et que Mortagne, Clisson, Montaigu, Chemillé, sont menacés. »

«
le sang a déjà coulé dans une paroisse voisine de Châteauneuf ; il se forme partout des rassemblements effrayants, des citoyens armés de bâtons, excités par les malveillants, se liguent pour s'opposer à l'exécution de la loi du 24 février. »

« l'orage grossit, l'insurrection éclate de toutes parts, le tocsin sonne dans plusieurs paroisses. »

« Dans la nuit du 9 au 10 mars une centaine de jeunes gens des environs des Quatre-chemins et de St Fulgent s’étaient assemblés au Moulin Dria, pour concerter dans un plan commun leur résolution bien arrêtée de ne pas se présenter au tirage prochain, et le 11 se joignirent aux insurgés qui, le jour de la foire de l’Oie, enlevèrent le poste républicain à l’aide d’un stratagème. Le 11, la région de Vieillevigne est en insurection. »

« le 11 mars, le feu est au district de Challans, plusieurs bons citoyens ont été indignement massacrés et leurs corps jetés dans les rues, les insurgés sont au nombre de plus de trois mille, le tocsin de la révolte a sonné toute la soirée dans plus de six paroisses de ce malheureux district. »



Le tocsin sonne et appelle les paysans aux armes, aux quatre coins d’un large territoire qui deviendra la « Vendée militaire » (défini ci-après). L’insurrection gagne comme une trainée de poudre …

« Des prêtres scélérats, abusant de la crédulité des habitans du pays, parvinrent à les soulever, au nom de la religion, contre l’autorité nationale. »

« A la voix des prêtres insermentés, le fanatisme avait allumé ses torches, les Vendéens coururent aux combats contre leurs frères … »

Au départ, cette insurrection ne diffère guère des autres insurrections qui se développent en France à la même période. Partout ailleurs, les troupes républicaines viennent à bout des émeutes. Au contraire, en Vendée militaire les soldats républicains de métier sont défaits.

Le 13 mars, depuis les Sables d'Olonne, le receveur des domaines de Challans prévient le directeur de l'Enregistrement à Nantes qu'il a dû quitter son poste et se réfugier aux Sables d'Olonne avec 300 habitants face aux "rebelles".

Le 15 mars à Niort, le directoire des Deux Sèvres prévient celui de la Charente :
« une insurrection, on ne peut plus considérable, a éclaté dans le département de la Vendée, de la Loire Inférieure et dans celui de Maine et Loire. Les districts de Machecoul, Challans, Montaigu et Cholet sont brûlés. » 

Le même jour à Angers, le conseil général de Maine et Loire envoie au ministre de la Guerre un nouveau point sur la situation du département :
« Ce n'est plus une insurrection, c'est une guerre ouverte qui couvre notre département. »


« la rapidité et l’élan de l’insurrection, le petit nombre de gardes nationales et des troupes qui se trouvaient dans les départements de l’ouest, l’incapacité des généraux et la mauvaise qualité des troupes qu’on y envoya ensuite, permirent aux vendéens de surprendre les villes où dominaient les « bleus », c’est-à-dire les partisans de la révolution, perdues comme des ilots au milieu des campagnes insurgées. »

« En moins de 10 jours, l’insurrection s’était étendue sur la surface entière de la Vendée militaire. Les insurgés prenant confiance dans leurs forces naissances menaçaient au sud Luçon et les Sables d’Olonne et au nord la ville de Nantes. »

« Face à l'inertie révolutionnaire, les insurgés du mois de mars ont agi très vite. Ils ont cherché à s'identifier comme combattants à part entière et à se doter de structures propres aux armées. »

« La tactique des blancs, les Vendéens insurgés, est des plus simples : marcher droit sur les bleus, soldats de la république, et les assaillir à coups de fusil. Tireurs rapides et inévitables, leurs victoires étaient au plus haut point meurtrières ; tandis que, vaincus, ils disparaissaient en un clin d’œil, dans un labyrinthe de bois, gorges et buissons, dont tous les sentiers leur étaient connus. »

Ainsi débute le premier et plus important épisode des guerres de Vendée. Cet épisode durera jusqu'en mars 1796. Les autres épisodes se dérouleront en 1815 et 1832, d'où le pluriel du mot guerre. Ce pluriel est souvent mal utilisé pour ne parler que de ce premier épisode …

Un territoire


Le théâtre de l’insurrection vendéenne s’étend sur un espace compris entre 4 lignes inégales :

« Dans cette zone géographique, le défaut de mouvement et de communications avec le reste de la France entretenait dans ces tristes campagnes les habitudes routinières, la paresse des idées, l’aversion des choses nouvelles. Les petites villes où l’éducation avait policé les mœurs et éclairé les esprits, restèrent constamment opposées au mouvement insurrectionnel. »

« La Vendée, dit M. THIERS, était la partie de la France où le temps avait le moins fait sentir son influence et le moins altéré les anciennes mœurs. Le régime féodal y était empreint d’un caractère tout patriarcal, et la révolution, loin de produire une réforme utile dans ce pays, y avait blessé les plus douces habitudes et y fut reçue comme une persécution… »

« le pays n’est traversé que par les routes royales passant l’une par Mortagne (venant de Nantes), les Herbiers, les Quatre-chemins de l’Oie, les Essarts, la Roche sur Yon et les Sables d’Olonne ; l’autre par Chaillé-les-Marais (venant de la Rochelle), Sainte-Gemme-la-Plaine, Saint-Hermand (rattaché en 1808 à Sainte-Hermine), Chantonnay, les Quatre-Chemins, St Fulgent et Montaigu. Ces deux routes sont reliées entre elles ou plutôt coupées par de nombreux chemins communaux raboteux et auxquels venaient s’enchevêtrer des milliers de sentiers étroits, tortueux, sorte de défilés constituants dans leur ensemble un labyrinthe obscur, inextricable et profond, dans lequel une armée ne pouvait en quelque sorte marcher qu’à tâtons et sans se déployer. »


Ce territoire ainsi défini est donc la Vendée militaire.



Carte de la Vendée militaire en mars 1793
source : le blog Vendéens et Chouans

Le département, dont le nom s’est étendu à la totalité de la zone insurgée, ne pris pas tout entier part à la guerre civile. Fontenay, son chef-lieu à l’époque, est au-delà des limites indiquées ci-dessus.
Ce territoire renferme en outre des portions de trois autres départements limitrophes, Loire Inférieure (aujourd’hui Loire Atlantique), Maine et Loire et Deux-Sèvres dont les capitales, Nantes, Angers et Niort, et les places fortes républicaines : Saumur, Thouars, Parthenay, Luçon et les Sables-d'Olonne sont également en dehors de la Vendée militaire.

Le territoire insurgé compte environ 755 000 habitants.

Les insurgés ayant trouvés leurs chefs, la Vendée militaire est ensuite naturellement divisée en 3 zones, et en 3 corps d’armée qui forment « l'armée catholique et royale » :

- La Haute Vendée à l’est, avec la Sèvre nantaise pour limite (parties du Maine et Loire, les Mauges, et des Deux-Sèvres), cette dernière sera couverte par l’armée dite d’Anjou et du Haut-Poitou ou encore simplement « armée d’Anjou ».
- La basse Vendée à l'ouest, de l’océan à la route de Nantes à la Rochelle (Pays de Retz et Vendée de l’ouest), couverte par l’armée dite du Bas-Poitou et Pays de Retz ou encore simplement « armée du marais ».
- La Vendée centrale entre les deux, adossée à la Sèvre nantaise à l'est, le bocage jusqu'à l'Yon vers l'ouest et la vallée du Lay au sud (bocage vendéen). Cette dernière sera couverte par l’armée du centre ou la « grande armée » (à noter que cette dénomination aura été donnée aux vendéens avant qu’elle ne le soit pour l’armée napoléonienne plus tard !).
Les chefs vendéens

Au-delà des « petits » chefs que les insurgés se trouvent dans chaque district, voir chaque commune (les compagnies de paroisse), lors des prémices insurrectionnels, voici la liste en mars 1793 des principaux chefs qui formèrent ensuite rapidement l’armée catholique et royale, selon les zones géographiques citées ci-dessus.



Carte de la Vendée militaire et de ses principaux chefs 
source :  le blog Vendéens et Chouans (j'y ai ajouté SAINT-ANDRE & GASTON)


En Haute Vendée


Jean-Nicolas STOFFLET, (né le 3 février 1753 à Bathelémont (Meurthe et Moselle) et mort fusillé le 25 février 1796 à Angers (Maine et Loire) à l'âge de 43 ans).

Longtemps simple soldat dans un régiment suisse en France et ensuite garde-chasse au service du comte de Colbert à Maulévrier (Maine et Loire), il rejoignit les insurgés vendéens en mars 1793. Il sert d'abord sous le commandement de Maurice d'ELBEE.


Jacques CATHELINEAU, (né le 5 janvier 1759 au Pin en Mauges (Maine et Loire) et mort le 14 juillet 1793 à Saint Florent le Vieil (Maine et Loire) à l'âge de 34 ans).

Le 10 mars 1793, des jeunes gens du district de Saint Florent le Vieil rassemblés pour tirer au sort, se soulèvent contre l'autorité, battent et dispersent la force armée, puis retournent tranquillement chez eux. CATHELINEAU, instruit de ces événements, abandonne sa chaumière, rassemble ses voisins et les persuade que le seul moyen de se soustraire au châtiment qui les attend est de prendre ouvertement les armes et de chasser les républicains. Le 12 mars, il prend l'initiative de réunir tous les hommes valides de son village pour affronter les républicains.


Maurice Joseph Louis GIGOST d’ELBEE, (né le 21 mars 1752, à Dresde (Allemagne - d'une famille française établie en Saxe) et meurt le 9 janvier 1794, fusillé à Noirmoutier (Vendée) à l'âge de 41 ans).

Après plusieurs années au service des armées de Saxe, il vint en France en 1777 et y fut naturalisé. Entré dans un régiment de cavalerie, il parvint au grade de lieutenant, donna sa démission en 1783. Marié en 1788, il se retire dans un bien de campagne près de Beaupréau (Maine et Loire). C'est là, qu'en mars 1793, les paysans le décidèrent à se mettre à leur tête. Sa troupe se grossit de celles de BONCHAMPS, CATHELINEAU et STOFFLET. Il servit d'abord sous CATHELINEAU.


Charles Melchior Artus de BONCHAMPS, (né le 10 mai 1760 à Juvardeil (Maine et Loire) et mort le 18 octobre 1793 à Varades (Loire Atlantique) à l'âge de 33 ans).

Il sert avec distinction lors de la guerre d'indépendance des États-Unis. Il est capitaine au régiment d'Aquitaine, lorsque la Révolution française, à laquelle il est hostile, lui fait quitter le service en 1791, après avoir refusé de prêter serment à la Constituante. Il se retire dans son château, La Baronnière, à la Chapelle Saint Florent près de Saint Florent le Vieil ; c'est là que les insurgés de la Vendée viennent le chercher pour le mettre à leur tête.


Louis-Marie de Salgues, marquis de LESCURE,(né à l'hôtel Montaigu, rue des fossoyeurs à Paris (aujourd'hui Rue Servandoni dans le 6ème) le 15 octobre 1766 et mort à La Pellerine (Mayenne), le 4 novembre 1793 à l'âge de 27 ans).

Issu d'une famille désargentée, il fut élève de l'École militaire. 
Il obtint, peu de temps avant la Révolution française, une compagnie de cavalerie dans le régiment de Royal-Piémont. Aux débuts de la Révolution, ce jeune officier, au goût très prononcé pour les études, parlant trois langues et d'une très grande culture, n'est pas tout à fait hostile aux idées nouvelles. Après la fuite manquée de Varennes, il émigre, pour une courte durée, en juin 1791. À son retour, engagé dans la garde royale, il participe à la défense des Tuileries, lors de la journée du 10 août 1792. Retiré dans son château de Clisson à Boismé, près de Parthenay (Deux Sèvres), il accueille nombre de ses parents et amis qui fuient Paris.
En mars 1793, les paysans des environs de Châtillon se rendent à Clisson, chez LESCURE, chercher la ROCHEJAQUELEIN, son cousin, propriétaire dans une de leurs paroisses.

Il n'hésita point sur le parti qu'il devait prendre, et M. de LESCURE (son père) l'y encouragea. M. de la ROCHEJAQUELEIN se rendit vers Châtillon ; mais les paysans des environs de Clisson ayant commencé par se soumettre, M. de LESCURE, qui ne pouvait s'éloigner du canton où son influence devait être utile, resta exposé aux poursuites des autorités républicaines : il fut, avec toute sa famille, emmené en prison à Bressuire. Quoiqu'il fût vénéré des habitants de cette bourgade, et que les principaux d'entre eux n'eussent d'autre désir que de le sauver, ce fut presque par miracle qu'il échappa aux violences des soldats accourus en hâte pour combattre les insurgés. Au bout de quelques jours, il fut délivré par l'armée vendéenne qui s'empara de Bressuire. Dès lors, il fut compté parmi les premiers chefs de cette armée, à laquelle se joignirent les paysans de son canton.


Henri du Vergier, comte de La ROCHEJAQUELEIN, (né le 30 août 1772, au château de la Durbelière, à Saint Aubin de Baubigné (Deux-Sèvres) et tué le 28 janvier 1794, à Nuaillé (Maine et Loire) à l'âge de 21 ans).

On le vit en effet, dans le Poitou, déplorer les suites du premier soulèvement de Bressuire (Deux-Sèvres) en août 1792, où les paysans royalistes viennent d'être défaits par les révolutionnaires. La ROCHEJAQUELEIN se retire dans la terre de Clisson à Boismé, près de Parthenay, chez le marquis de LESCURE, son parent et son ami : unis tous deux par les mêmes sentiments, à peu près du même âge, ayant les mêmes intérêts, ils aspirent secrètement au projet de participer au rétablissement de la monarchie qui menace d'être ruinée. Ils n'apprirent que par des bruits vagues le nouveau soulèvement du 10 mars 1793.
Ils flottent entre l'espérance et la crainte, lorsqu'un paysan de Châtillon vient annoncer à La ROCHEJAQUELEIN que les habitants des paroisses voisines, impatients de se réunir aux insurgés, courent aux armes et le demandaient pour chef. LESCURE veut le suivre.


François Jean Hervé de LYROT (né le 26 août 1732 à Nantes (Loire Atlantique) et mort le 23 décembre 1793, à la bataille de Savenay (Loire Atlantique) à l'âge de 61 ans).

Alors qu'il a presque 61 ans, il prend la tête des mécontents de sa région, se lance dans la révolte et menace Nantes. Dans un premier temps, il est officier dans l'armée de BONCHAMPS.
En 1793, LYROT commande les troupes royalistes des environs du Loroux-Bottereau, de Vertou, Vallet, Clisson et Aigrefeuille sur Maine.


Gaspard Augustin René Bernard de MARIGNY, (né à Luçon (Vendée) le 2 novembre 1754, et mort à Combrand (Deux-Sèvres) le 10 juillet 1794 à l'âge de 39 ans).

MARIGNY était un cousin et un ami de LESCURE. Lorsque la guerre de Vendée éclata, il rejoignit les insurgés après avoir été libérés par eux à Bressuire et se retrouva général d'artillerie.


En Vendée centrale


Charles Aimé de ROYRAND, (né le 14 mars 1726 à Saint Fulgent (Vendée) et mort le 5 décembre 1793 à Sermaise près de Baugé (Maine et Loire) l'âge de 67 ans).
Lieutenant-colonel en retraite depuis 1785, il habitait un château près de Saint Fulgent lorsqu'éclata la guerre de Vendée. Il hésita avant d’accepter le commandement que les paysans lui offrirent en mars 1793. Il reçut le commandement de l'Armée catholique et royale du Centre, il avait alors 67 ans.


Louis Célestin SAPINAUD, chevalier, seigneur de La Verrie, dit « Le chevalier de La Verrie », (né le 5 novembre 1739 au Bois-Huguet à Saint Hilaire de Mortagne (aujourd'hui Mortagne sur Sèvre - Vendée) et tué le 25 juillet 1793 à la bataille du Pont-Charrault (aujourd'hui à Chantonnay - Vendée) à l'âge de 53 ans).

Le chevalier de la Verrie est un ancien militaire de carrière en retraite, il fut garde du corps pendant 25 ans.
Les paysans du bocage viennent le chercher en sa demeure du Bois-Huguet le 12 mars 1793 pour le porter à leur tête.


Amédée-François-Paul de BEJARRY (né le 25 janvier 1770 à Luçon (Vendée) et décédé en cette ville le 10 mai 1844, à l'âge de 74 ans).

Cousin par sa mère de MARIGNY. Il est très attaché à la royauté et combat dans l'armée vendéenne où il est d'abord secrétaire-conseil de ROYRAND.



En Basse Vendée


Louis-Marie, marquis de La Roche SAINT-ANDRE dit « Le marquis de Saint-André », (né à Fresnay-en-Retz (Loire-Atlantique) le 23 mars 1751 et mort à Savenay (Loire-Atlantique) le 23 décembre 1793 à l'âge de 42 ans).
Il demeurait ordinairement au manoir des Planches, à La Garnache (Vendée). Le 12 mars 1793, ayant trouvé porte close à Fonteclose, le manoir de CHARETTE, des paysans vendéens arrivent aux Planches pour demander Louis-Marie afin d'en faire leur chef. Sur son refus, ceux-ci l’emmènent de force et c'est en robe de chambre qu'il arrive au comité royaliste de Machecoul. Dès le lendemain, il seconde déjà Louis GUERIN (1766-1795), du pays de Retz, lors de la prise du Bourgneuf, mais ne se compromet pas dans les assassinats qui y sont commis.


François Athanase CHARETTE de La Contrie, (né le 2 mai 1763 à Couffé (Loire Atlantique) et mort fusillé le 29 mars 1796 sur la place Viarme à Nantes (Loire Atlantique) à l'âge de 32 ans).

Le 27 mars 1793, dans la région de Machecoul où des républicains ont été massacrés, CHARETTE accepte de se mettre à la tête de paysans du marais breton venus chercher son commandement au manoir de Fonteclose sur la commune de la Garnache, proche de Challans. Ces hommes viennent de subir la défaite de Pornic, et ont perdu leur chef, Louis-Marie de La Roche SAINT-ANDRE, rendu responsable de leur échec.

Jean-Baptiste Joseph JOLY, (né le 18 janvier 1738 au Cateau-Cambrésis (Nord) et mort le 27 juin 1794 à Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée) à l'âge de 56 ans).
Il s'engage dans l'armée dès 18 ans en mentant sur son âge. Il sert sous les ordres d'André SERVANTEAU, seigneur de Coëx et autres lieux (Vendée). Ce dernier lui propose de devenir le régisseur de ces domaines, JOLY arrive donc en Vendée avant 1771 (année de décès de SERVANTEAU), il vit alors sur la paroisse de Coëx, puis en 1784 à la Chapelle Hermier.
Sous la Révolution, il devient procureur de La Chapelle Hermier mais est suspendu pour avoir caché un prêtre réfractaire.
Dès le début de la guerre de Vendée, il prend la tête de 5 000 à 6 000 paysans et marche contre les Sables d'Olonne qu'il attaque à deux reprises en mars 1793.

Jean-François GASTON, (né vers 1766 et fusillé le 15 avril 1793 à Saint Gervais (Vendée) à l'âge d'environ 26 ans).
Il fut le premier chef vendéen insurgé, dès le printemps 1791, avec les paroissiens de Saint Christophe du Ligneron (Vendée). Pourtant, il semble qu'il fut d'abord tambour de la garde nationale (son origine est toujours inconnu ...), mais qu'aux premiers troubles, le 2 mai de l'année 1791, il resta prudemment chez lui, car ces premiers troubles étaient religieux et il avait ses convictions.
Mais les jeunes Ligneronnais en firent leur chef insurgé, car ce perruquier de métier ne manquait pas d'entregent, joli de figure, beau parleur et toujours somptueusement habillé ! Aussi, en mars 1793, avec sa vingtaine d'hommes, il se rallia au chef Jean-Baptiste JOLY, de La Chapelle Hermier. Il prit part aux deux attaques des Sables d'Olonne, qui furent des échecs cuisants.

Louis-François Charles Ripault de La CATHELINIERE, (né le 19 août 1768 au manoir de la Mégerie à Frossay (Loire Atlantique) et décédé le 2 mars 1794, exécuté à Nantes (Loire Atlantique), à l'âge de 25 ans).
Originaire du pays de Retz, alors âgé de 24 ans, La CATHELINIERE s'empara de Port Saint Père (Loire Atlantique) au début de la guerre de Vendée.
   
 
SOURCES




Seconde partie

Mars 1793,
mes ancêtres en « Vendée militaire »




Des chiffres

En ce mois de mars 1793, 190 de mes ancêtres vivent. Parmi eux, 104 habitent sur le territoire de la Vendée militaire (ou sur sa limite sud pour 9 d'entre eux), et 13 habitent en périphérie nord de la capitale vendéenne, Fontenay le Comte (hors de la Vendée militaire comme on a pu le voir dans la première partie), qui sera impactée durant les mois suivants. En effet, deux batailles eurent lieu à Fontenay en mai.


Sur les 104 vivants sur le territoire insurgé, 82 sont des ancêtres paternels soit la totalité de mes ancêtres paternels vivants à cette date. Ces derniers ne représentent donc que 43% (82 sur 190) de mes ancêtres vivants en mars 1793, mais, ils sont les plus touchés, 70% (82 sur 117), par l'insurrection vendéenne.

Ces 117 ancêtres sont âgés de tout juste 2 ans (le 2 mars) à 76 ans, et vivent dans plus d'une cinquantaine de foyers sur 20 communes différentes. La commune la plus peuplée d'ancêtres en compte 22, il s'agit de Saint Hilaire de Riez. Une seule commune se situe en Deux-Sèvres, Cerizay.

Des lieux et des vies



Sur cette carte de la Vendée militaire, j'ai ajouté la numérotation des communes ancestrales en mars 1793. Icelles sont numérotés :

Ci-après, vous trouverez les communes ancestrales par zone géographique et suivant la numérotation de la carte ci-dessus.
Dans chaque commune, et pour chaque foyer, les ancêtres directs sont inscrits en gras et les collatéraux en italiques.


En Basse Vendée

1 - Saint Hilaire de Riez   

Les Bouts
BIRON Jacques
, 60 ans, journalier, RANSIN Rose, 42 ans son épouse, avec leurs enfants, Marie-Rose 17 ans, Jacques 15 ans, Marie 11 ans, Louis 8 ans, Jean 6 ans, Rose 3 ans,  MARTINEAU Marie veuve de RANSIN Pierre, environ 72 ans sa belle-mère.

Métairie du grand Lacois
BERTHOME Pierre
, 29 ans, métayer, son frère Paul 27 ans et sa sœur Marie-Jeanne 24 ans, BERNARD Louise, 25 ans son épouse, Renée 5 ans, Pierre 4 ans et Louise 3 ans.


Métairie de la Barbotière
BERNARD Jean, 57 ans, métayer, BLANDINEAU Marguerite, 55 ans son épouse, leur fils Jean 23 ans et son épouse, BERTHOME Ursule 21 ans, et leurs filles, Françoise 21 ans et Marie 19 ans.

Le Bois Jucaud
GUYON Pierre, 23 ans, domestique.


Les Jaries
BERTHOME Jean, 46 ans, journalier, BARDON Marie, 48 ans son épouse, avec leur fils François 16 ans et  Renée 17 ans.


La Conche
DELAVAUD Pierre, 44 ans, bordier, PINEAU Marianne, 41 ans son épouse, avec les enfants, Pierre 17 ans, Charles 10 ans, Etienne 8 ans, Marie 5 ans, Jean Nicolas 2 ans, et Pierre 76 ans son père.

Le Tamarin
BERTHOME Pierre, 68 ans, cultivateur, veuf de BERNARD Marie, en communauté avec ses beau-frère et belle sœur BERNARD célibataire, Pierre 70 ans et Jeanne 60 ans, et ses filles Marie 34 ans et Marie-Madeleine 32 ans.


Le puits Crotet, près du bourg
SIMON Jeanne, 69 ans, veuve de VERON Pierre.       

La petite Martinière
MARCHAIS Louis, 35 ans, meunier, VAIRON Françoise, 30 ans son épouse, leurs filles Marie 2 ans et Louise
d’environ 1 mois.
        

2 - Notre Dame de Riez  
    

Métairie du Boiscolleau
RAVARD Jacques, 55 ans, métayer veuf de RIVALIN Marie, en communauté avec ses filles et ses gendres (frères), SIRE Jean, 42 ans, laboureur, son gendre, RAVARD Michelle, 34 ans, épouse de ce dernier, avec leurs enfants,
Marie 11 ans,  Jean 9 ans, Louis 7 ans, André 3 ans et François 1 an, SIRE Pierre, 36 ans, laboureur, son autre gendre, RAVARD Catherine, 33 ans, épouse de ce dernier et leurs enfants.

La Triée

- LOUE Charles, 56 ans, farinier, veuf 2 fois avec ses fils Charles 19 ans et Jacques 17 ans et sa fille Marie-Rose 6 ans.
- LOUE Marie Louise, 23 ans, épouse de ROBIN François 26 ans meunier, leurs filles Marie 4 ans et Charlotte 2 ans.

Borderie de la petite Angibaudrie
MORINEAU Barbe, 60 ans, veuve de BERNARD Joseph, ses filles, Marie-Jeanne 32 ans, Marie-Thérèse 27 ans, Marie-Madeleine 21 ans et Charlotte 18 ans, et son fils unique BERNARD André, 25 ans, bordier.

Borderie du petit Sableau
MASSONNEAU Pierre, 62 ans, bordier, veuf de RIVALIN Louise, son fils aîné et sa bru, Pierre 36 ans, bordier, et DELAVAUD Jeanne 28 ans, son fils cadet, Jean, 19 ans.

Métairie de Saulnay
MILCENT Pierre, 53 ans, laboureur, BERTHOME Renée, 35 ans son épouse, les enfants, Jean 25 ans, Renée 20 ans, Pierre 19 ans, Marie 17 ans, François 14 ans, (tous issus d'une première union), et André 11 ans, Renée 8 ans, Jean 7 ans, Pierre 4 ans et Jacques 2 ans.



3 - Commequiers

Le bourg

- PATEAU André, 26 ans, journalier, BRIAND Louise, 16 ans son épouse.
- PRAUD Catherine, 52 ans, veuve de PATEAU Jean Baptiste
- BRIAND Joseph, 46 ans, journalier, GABORIT Louise, 42 ans son épouse.    

Village du château   

- CAILLONNEAU Louise, 30 ans, veuve de RAFIN Jean et ses enfants, Louise 7 ans, Léon 5 ans et Victor 2 ans.
- CAILLONNEAU Léon, 57 ans, meunier, BARTEAU Louise, 51 ans son épouse, et au moins 2 enfants,  André 19 ans et Rose 14 ans.

Métairie de la Vrignausière
FUSILLIER Jeanne
, 39 ans, journalière veuve de MIGNE André avec ses filles, Jeanne 7 ans et Marie-Madeleine 4 ans. Vit dans la communauté familiale de son beau-frère MIGNE Etienne 48 ans.     

Métairie des Taillées
JOLLY Marie, 44 ans, veuve de JOLLY Jean, en communauté familiale avec son beau-frère JOLLY René 59 ans et sa famille, et ses enfants JOLLY Denis Martin 17 ans, Louise 16 ans, Jacques 14 ans, Marie 12 ans, Jean 8 ans et Jeanne 5 ans.

Métairie du Boisviaud
DUPONT André dit Jean, 55 ans, laboureur, époux en secondes noces de CHAUTEAU Louise 45 ans, et ses fils Jean 28 ans et André 19 ans.  

Les Barres Ferrées
GROUSSET Jeanne, 19 ans, servante.


GUERINEAU Jacques, environ 64 ans, journalier, veuf de SAUZEAU Marguerite (peut-être à Soullans chez son fils unique survivant, voir ci-dessous)    


4 - Soullans

Borderie de La Goyère
GUERINEAU Jean, 38 ans, bordier, MILCENDEAU Marie-Anne, 26 ans son épouse,  avec une fille de 18 mois, Marie-Anne, et sur le point d’accoucher (le 29 mars).

Le petit Lieu
MILCENDEAU Joseph, 59 ans, cultivateur, BRET Louise Marguerite, 51 ans son épouse, leurs enfants, Joseph 30 ans, Jacques 25 ans, Jean 22 ans, Pierre 20 ans, André 18 ans, Marie 16 ans, Rose 13 ans et Charles 9 ans.


5 - Le Perrier

Le bourg

- MARTINEAU Louis, 28 ans, charpentier, ARTUS Marie-Anne, 24 ans son épouse, leur fille Marie 1 an.
- VERONNEAU Rose, 52 ans, aubergiste veuve de MARTINEAU Louis avec sa fille Catherine 16 ans.

Le moulin Neuf
ARTUS Mathurin, environ 72 ans, meunier, NAULLEAU Jeanne, environ 57 ans son épouse, et leur fils Mathurin 23 ans meunier.

Borderie de Cloison
CROCHET Jeanne, 52 ans, bordière veuve de RICOLLEAU Jean, avec ses fils, Jean 23 ans, Pierre 21 ans, Denis 18 ans, et sa fille Louise 12 ans.                 


6 - Saint Jean de Monts

Orrouët
BURGAUD Joseph, environ 56 ans, journalier, DUPONT Marie, 52 ans son épouse, et leur fils, Joseph 22 ans journalier.

Métairie de Norois
CAIVEAU René, 48 ans, fermier veuf de MASSE Catherine, et ses enfants, Catherine 18 ans, Augustine 16 ans, Rose 15 ans et René 12 ans.


7 - Challans

Métairie des Loires
ROBIN Jean, 59 ans, laboureur veuf 2 fois, ROBIN René, 28 ans son fils, laboureur, BODIN Rose, 27 ans sa bru, leurs enfants André 2 ans, Rose 1 an et Marie 3 mois.

Métairie des Hommeaux
PONTOISEAU Louis, 55 ans, laboureur veuf de ROBION Louise,
en communauté familiale avec ses  enfants,
- Louis, 28 ans, laboureur, HUGUET Marie 33 ans son épouse, leurs fils, Louis 7 ans, Jean 6 ans et François 4 ans,
- Louise 27 ans épouse de PEIGNE Jacques, 41 ans laboureur, et leurs enfants,
- Jean 26 ans laboureur, et son épouse CHAUVET Françoise 25 ans et leurs enfants,
- et Jacques 19 ans.

Logerie

- HUGUET Pierre, 59 ans, laboureur, MONNERON Louise, 51 ans son épouse, leurs fils, Pierre 22 ans, Pierre "le jeune" 20 ans, Louis 15 ans, Jean 12 ans et André 9 ans.
- GUILBAUD Louis, 60 ans, laboureur, MORINEAU Charlotte 56 ans son épouse, leurs enfants, Louis 25 ans et Rose 18 ans.                

GROUSSET Alexis, environ 69 ans, journalier avec son fils Julien 14 ans.
        


En Vendée centrale



8 - Bournezeau

La Borelière
DURAND Jacques, 49 ans, bordier, époux en secondes noces de BORDELAIS Jeanne 46 ans, ses enfants, Joseph 25 ans, Thérèse 21 ans, Rose 12 ans et Pierre 7 ans.


9 - Chantonnay


- LEGENDRE Jean, 29 ans, bordier, GIRARD Jeanne, 24 ans son épouse, et leurs enfants, Jeanne 4 ans, Louise 2 ans et Jean 1 mois.     
- FONTENEAU Françoise, 59 ans épouse en secondes noces de PLARD Jacques
- GIRARD Jean, environ 65 ans, bordier, COGNE Marie, environ 56 ans son épouse.


10 - La Réorthe

La Forêt
HILLEAU Pierre, 20 ans, domestique.


11 - Sainte Pexine

Les Touches
ARGNON Marie, 38 ans, bordière veuve de GARNIER Jean, avec ses fils, Louis 9 ans et Jean 5 ans.

DURAND Marie, 23 ans, Servante.


12 - Saint Ouen des Gâts


- MAJOU Jacques, 24 ans, journalier.
- MAJOU Jean, 51 ans, boucher, époux en secondes noces de DURAND Marie 47 ans, ses enfants, Jean 13 ans, Renée 4 ans et Pierre 18 mois.
- JOUSSEAUME Jean, 47 ans, cultivateur époux en secondes noces de CACAUD Marie 45 ans, ses enfants, Marie 25 ans, Jeanne 22 ans, Marie-Louise 10 ans et Jean 4 ans.        


13 - Saint Pierre du Chemin

MANSEAU Jean, environ 62 ans, cultivateur veuf de SOUCHET Marie Jacquette, avec ses fils, Jean 20 ans et Louis 13 ans, et sa fille Marie-Anne 18 ans.


14 -  Saint Mesmin

GIRARDEAU Alexis, 24 ans, domestique.


15 - La Meilleraie

Bourgneuf
SOUCHET René, 69 ans, meunier, veuf de COUTURIER Louise.




En Haute Vendée



16 - Cerizay (Deux-Sèvres)


- CHARRUAU François, environ 54 ans, journalier, BARRAULT Françoise, environ 47 ans, fileuse, leurs enfants, Louis 18 ans, Pierre 16 ans et Madeleine 7 ans.
- CHARRUAU Jeanne, 22 ans servante.



En périphérie de Fontenay


17 - Pissotte

ALLARD Jean, 38 ans, aubergiste, époux de TIREBOIS Marie Anne 40 ans.


18 - Payré sur Vendée


- BOUCHER Pierre, 61 ans,  journalier et tisserand, NAUDON Anne, 54 ans son épouse, leurs enfants, René 15 ans et Françoise 13 ans.
- BOUCHER Jeanne, 23 ans, servante.        


19 - Foussais

La Buardière
ROYER Jacques, 44 ans, bordier, ROYER Jeanne, 38 ans son épouse, leurs enfants, Jacques 16 ans, François 14 ans, Antoine 11 ans, Jeanne 9 ans, Marie 6 ans et Rose 8 mois.          


20 - Mervent

Le bourg

BOUTIN Jacques, 23 ans, voiturier, CHABOT Françoise, 25 ans son épouse, avec un fils d’environ 1 an, Jacques.
    
Cul de Bray
TIREBOIS François, 59 ans laboureur, MAUPETIT Jeanne 55 ans son épouse, leurs enfants, René 25 ans, Jean 22 ans, François 20 ans, Marie 18 ans et Marie-Jeanne 14 ans.




GOUPIL Jean, 34 ans, métayer avec ses frères célibataires, Jacques 36 ans, Pierre 30 ans et Louis 23 ans.


Conclusion

Parmi ces ancêtres, plusieurs avec certitudes ont participés activement à la guerre de Vendée :
- MARCHAIS Louis, de Saint Hilaire de Riez, est fusillé le 3 août 1794 sur la dune de la Claire, sur l'île de Noirmoutier. Vous pouvez lire un article que j'ai consacré, il y a quelques années, à ce brigand vendéen.
- MAJOU Jean, de Saint Ouen des Gâts, est guillotiné le 17 janvier 1794 place VIETE à Fontenay le "peuple" (nom révolutionnaire de Fontenay le Comte), suite à son jugement par la commission militaire de cette ville. Jugement rendu sur les accusations 
« d'avoir tenu des discours contre-révolutionnaires et porté les armes avec les brigands ».
- ou encore GUERINEAU Jean, de Soullans, qui fut sergent dans l'armée du marais et qui fut 
« blessé par coup de feu à la partie postérieure et majeure de la jambe gauche, coup de feu qui a brisé le 4e doigt du pied gauche, estropié ». Il obtient une pension annuelle de 100 francs en mai 1816, au retour des Bourbons au pouvoir.

Certains ancêtres ont subi des dommages sur leurs biens :
ARTUS Mathurin
et NAULLEAU Jeanne, du Perrier, ont vu leur maison, grange et moulin dit Moulin neuf
« incendiés et dévastés par les troupes lors de la guerre civile qui a affligé le pays », ainsi que leur autre moulin et son habitation à la Chaussée.

Certains autres ont fui les biens-nommées « colonnes infernales » du général TURREAU qui arrivent dès janvier 1794 pour « exterminer les Vendéens » (Du 21 janvier au 13 mai 1794, ces douze colonnes massacrent entre 20 000 et 50 000 civils vendéens) :
GIRARDEAU Alexis de Saint Mesmin et CHARRUAU Jeanne de Cerizay, se réfugient au sud de la Vendée, sur la commune de Benet, où ils s'unirent en août 1794. Lors de son union, Alexis est dit habitant de fait à Benet depuis 7 mois. Alexis et Jeanne sont dits 
« réfugiés » sur l'acte de naissance de leur premier enfant quelques mois plus tard. La colonne du général GRIGNON, une des douze colonnes du général TURREAU, était passée par Saint Mesmin et Cerizay le 26 janvier : « Il épargne le bourg de Cerizay, qui dispose d'une garde nationale mais les fermes et les villages de la commune sont mis à feu et à sang. GRIGNON se vante d'y avoir fait exécuter 300 rebelles. »

D'autres encore ont
« disparu » ou sont décédés durant la période de cette guerre de Vendée. Ces disparitions et ces décès sont-ils liés aux évènements ? Je n'ai actuellement aucun élément pour l'affirmer.




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© 2019 Frédéric PONTOIZEAU-BOUCHET