ROUSSEAU Henri Gustave
Henri est
né le 27 juillet 1884 dans le faubourg Taillebourg de St
Jean d'Angély.
Il est le
fils
d’Hippolyte
« Achille », terrassier de 34
ans
à quelques jours près (né le 2
août 1850
dans la même ville), et de EMARD Zélie
(née le
25 mars 1852 à Archingeay), mariés
le 1er juillet 1878
à Archingeay.
A sa
naissance, Henri
a deux grands frères :
•
Louis Achille
né le 8 juin 1879,
•
Victor
né le 28 septembre 1880.
Les fils ROUSSEAU grandissent
dans ce faubourg très animé de la ville de St
Jean
d’Angély. Le père ROUSSEAU est
maintenant
cultivateur … les années passent et les fils
l’aident à la ferme …
Louis, le
frère
aîné d’Henri, passe devant
le conseil de
révision au printemps 1900. Le jeune homme châtain
d’1,65m, cultivateur à Asnières, est
ajourné
pour faiblesse.
Au printemps 1901, c’est l’heure de passer au
conseil de
révision en vue de la conscription pour Victor. Louis y retourne
aussi, il est de nouveau ajourné. Victor, quant
à lui est
classé dans la 6ème partie de la liste du canton,
en
service auxiliaire pour un léger bégaiement.
L’année suivante, Louis, pour la
3ème fois devant
le conseil de révision, est
déclaré bon pour
le service. Il est incorporé à la Rochelle au
123ème Régiment d’Infanterie le 14
novembre. Un
mois plus tard, le 19 décembre, Louis est devant la
commission
spéciale de réforme qui le réforme
temporairement
pour faiblesse générale
(l’année suivante,
il en sera de même pour faiblesse
générale et
palpitations cardiaques).
En 1903,
les frères
d’Henri
se marient. Louis,
âgé de 23 ans, se marie
le 7 février à Asnières (devenue
Asnières-la-Giraud en 1937) avec MILLON Octavie «
Léontine » (1883+1953), jeune fille
de 19 ans. Puis,
Victor,
âgé de 23 ans, épouse sur la commune de
Torxé, sa fiancée de 22 ans, CORNET Augustine
(1881+1969), le 12 novembre. Le dernier couple
s’installe
sur la commune de St Coutant (puis en 1911 à Puy du Lac).
Les mois
et les années
passent, Henri
a maintenant 20 ans. Au printemps 1905, il va au conseil
de révision. Henri est enregistré sur le
matricule n°
471 du centre de recrutement de La Rochelle, il déclare
être cultivateur à St Jean d'Angély, il
mesure
1,62m, il est châtain aux yeux marrons. Son degré
d’instruction est de niveau 3 : possède une
instruction
primaire plus développée. Le conseil de
révision
l’ajourne pour faiblesse avec une hypertrophie du
cœur.
Le
père d’Henri,
Hippolyte «
Achille », décède
le 11 mars
1906 en début d’après midi dans son
domicile dans
le quartier de l’Etore, non loin du faubourg Taillebourg,
à St Jean
d’Angély, à
l’âge
de 55 ans. C’est Henri,
alors cultivateur âgé de 21
ans et son frère aîné Louis, 26 ans
cultivateur
à Asnières, qui déclarent le
décès
en mairie le lendemain.
De retour
devant le conseil
de révision au printemps 1906, Henri est
ajourné pour le
même motif. L’année suivante, le conseil
l’affecte en service auxiliaire.
Le 15 septembre 1906, c’est
jour de fête dans la ville de St Jean d’Angély, sans
doute Henri vient passer un bon moment de détente …
En mai
1908, Henri
quitte St
Jean d’Angély et arrive sur la commune de Varaize
comme
ouvrier-agricole. Il n’a pas encore 24 ans.
Quelques
années plus
tard, pour le recensement de population du printemps 1911, on retrouve
Henri comme
ouvrier-agricole chez LACLIE
Alcide,
propriétaire-cultivateur sur le village du petit Cabaret,
à Ste Marguerite.
Le samedi
1er août
1914, à 5h du soir, le tocsin sonne dans toutes les communes
de
France, c’est l’annonce de la guerre et de la
mobilisation
générale. Dès le lendemain
l’affichage
publique indique à tous les hommes de suivre les
instructions
contenues dans leur livret militaire pour leur incorporation.
Henri est
«
classé service armé » par la commission
de
réforme de Rochefort le 4 novembre, il arrive au
123ème
Régiment d’Infanterie de la Rochelle le 23
novembre. Henri
y fait ses classes puis passe au 3ème bataillon du
175ème
RI de Saintes le 24 février 1915, lors de sa
création.
Le
régiment embarque à Marseille le 4 mars pour les
Dardanelles en Turquie.
Après plusieurs étapes,
il arrive
le 27 avril sous le feu de l’ennemi au cap Helles sur la
plage de
Seddul Bahr sur la presqu'île de Gallipoli.
C’est lors de
combats acharnés contre les Turcs qu’Henri,
3ème
bataillon 9ème compagnie, disparait le 2
mai à
l’âge de 30 ans.
Cette
journée du 2 mai fut très meurtrière
pour le
175ème RI.
En janvier
1916,
l’armée fait l’annonce du
décès
d’Henri à sa belle sœur Léontine,
veuve de
Louis, qui
vit à la Tranche d’Asnières, ainsi
qu’à sa patronne, la veuve LACLIE, à
Ste
Marguerite, près du petit Cabaret à Varaize.
La date de
décès a été fixé
par jugement rendu
le 14 juin 1922 par le tribunal civil de St Jean d'Angély.
Suite
à ce jugement,
le décès d’Henri est transcrit
le 10 juillet 1922
sur les registres d’Etat Civil de la commune de Varaize,
où il résidait avant la guerre.
Son corps
repose au cimetière militaire de Seddul Bahr, sa tombe porte
le numéro 1984.
Le nom
d’Henri
n’apparaîtra sur le Monument aux Morts de Varaize
que plus
de 90 ans après sa disparition …
Ses
frères furent aussi mobilisés en août
1914 :
•
Louis, 35
ans lors de la mobilisation, incorpore le 138ème RIT
de la Rochelle, passe au 167ème RIT le 24 novembre, puis un
mois
plus tard au 41ème RIT. Le 1er février 1915, Louis passe
à la 35ème compagnie du bataillon de marche du
167ème RIT. Ensuite, Louis
change de nouveau de régiment
et incorpore le 81ème RIT le 26 mars 1915. Quelques mois
plus
tard, Louis
est mortellement blessé et meurt le 30 septembre
1915 à Tahure dans l’Aisne à
l’âge de
36 ans. Son nom figure sur le monument aux morts de la commune
d’Asnières.
•
Victor, a
près de 34 ans à la mobilisation, est maintenu
en service auxiliaire par la commission de Rochefort du 5 novembre
1914, il est affecté à la 18ème
section
d’Infirmiers. Le 30 mars 1915, il est nommé
caporal, puis
la commission du 27 avril, le maintient en service auxiliaire. Le 1er
juillet 1917, il est affecté au 7ème RIC de
Bordeaux,
dans un premier temps, il est détaché
à la
poudrerie de St Médard en Jalles en Gironde, puis
le 15
mars 1918, il passe au 14ème RA où il est
détaché à la poudrerie de Lannemezan
dans les
Hautes-Pyrénées. La guerre finit, Victor est
renvoyé dans ses foyers le 26 février 1919 sur la
commune
de Moragne. Avant de s’installer en 1925 à
Asnières. C’est dans cette commune qu’il
décède le 24 avril 1927 à
l’âge de 46
ans.
©
2014 Frédéric PONTOIZEAU