MENARD Léon Eugène

Léon est né le 10 juillet 1891 rue du Havre à Fécamp en Seine-Maritime.
(son père étant malade, c'est la sage-femme qui déclare la naissance)



Il est le quatrième enfant de Ferdinand, terrassier de 29 ans (né le 22 décembre 1861 au Havre en Seine-Maritime), et de DURET Marie-Louise âgée de 24 ans (née le 11 novembre 1866 à Tonnay Charente), mariés le 30 octobre 1886 à Rochefort.



En effet, avant la naissance de Léon, le jeune couple avait donné naissance à Rochefort à :
•    Ferdinand né le 3 juillet 1887 et décédé 11 jours plus tard,
•    Marie Alexandrine née le 18 novembre 1888,
•    Ferdinand Victor né le 22 février 1890.

Au printemps 1890, la famille MENARD part s’installer dans le département natal du père de famille : la Seine-Maritime, où il a trouvé du travail comme terrassier à Fécamp.



Durant l’été de cette même année, les deux enfants du couple meurt rue du grenier à sel, à quelques jours d’intervalle :
Marie Alexandrine à 21 mois le 28 août, et Ferdinand Victor le 3 septembre à 6 mois.
C’est donc après la perte des 3 premiers enfants que la famille MENARD accueille le petit Léon en 1891.

La famille revient à Rochefort au milieu des années 1890, où Ferdinand trouve une place de chauffeur.



Yvonne Suzanne y voit le jour le 23 avril 1898 au n°102 du boulevard Jacob (mariée en 1923 à Limeil-Brévannes dans le Val de marne avec GOBENCEAU Paul, et décédée le 27 novembre 1979 à Villiers le Bel dans le Val d'Oise à l’âge de 81 ans)

Le 3 décembre 1900, le père de Léon, Ferdinand, meurt quelques jours avant ses 39 ans au n°102 du boulevard Jacob, il exerce toujours la profession de chauffeur. Léon n'a pas encore 10 ans !

DURET Marie-Louise, la mère de Léon, journalière de 35 ans et veuve depuis 2 ans, épouse le 8 novembre 1902 à Rochefort, FOURCHAUD Alexandre, veuf depuis plus de 10 ans, âgé de 41 ans et charretier dans la dite ville de Rochefort. Ce dernier est le père de deux enfants dont Emile âgé de 16 ans (un autre Mort pour la France de Varaize). Lors de ce mariage, Léon est âgé de 11 ans.

Après ce remariage, plusieurs enfants voient le jour à Rochefort, dans le quartier du Pont Neuf dans la maison GELLOT, nouveau domicile de la famille :
•    Clément Alexandre né le 21 septembre 1903 (marié le 29 juin 1929 à la Foye-Monjault dans les Deux-Sèvres avec AUBRY Juliette et décédé le 26 juin 1983 à St Jean d’Angély à l’âge de 79 ans),
•    Lucien Auguste né le 13 novembre 1905 (marié le 5 septembre 1931 à Haimps avec LACOLLE Madeleine et décédé le 11 juillet 1976 à l’âge de 70 ans),
•    Et sa jumelle, Lucienne Augustine (mariée le 21 février 1925 à Prignac avec ROULEAU André
et décédée le 9 juillet 1997 à Tarbes dans les Hautes-Pyrénées à l'âge de 91 ans).

Peu de temps après la naissance des jumeaux, la famille recomposée déménage et « prends » une ferme sur la commune de Fontenet, rue du pont.
Léon a 15 ans et c’est pour lui un grand changement de passer de la vie en ville à la vie à la campagne.



Là, Marie-Louise, âgée de 41 ans, donne naissance à Georges Vincent le 19 juillet 1908 (décédé à Aumagne le 8 avril 1967), le beau père de Léon, Alexandre, a quant à lui 47 ans …

Vers 1909, la famille quitte Fontenet pour une ferme à quelques kilomètres dans la rue des Godets à Varaize.



A cette même époque, Léon, âgé de 18 ans, est forgeron à St Mandé (sans doute y était-il en apprentissage depuis quelques temps ?) et il décide de s’engager volontairement dans l’armée. Léon est alors immatriculé sous le n° 1159 au bureau de La Rochelle. On apprend alors qu’il mesure 1,68m, il est châtain aux yeux bleus clairs. Son engagement d’une durée de 4 ans commence le 13 septembre 1909 au 5ème Régiment de Génie de Versailles, il y arrive le 29.



Malheureusement durant son service, Léon tombe malade et il est réformé par la commission de Versailles le 15 juin 1910 pour bronchite spécifique. Il rentre donc à Varaize après n’avoir accompli effectivement que 8 mois et 16 jours de son engagement de 4 ans.


On retrouve donc Léon en 1911, lors du recensement de population de Varaize, rue des Godets, où il est ouvrier-agricole chez sa mère et son beau père FOURCHAUD, qui y sont fermiers. Sa petite sœur Yvonne ne vit pas avec eux, elle est domestique à quelques mètres de là, chez les AUGER !

Ajourné en 1912, Léon est réincorporé au 114ème Régiment d’Infanterie de St Maixent l'Ecole dans les Deux-Sèvres à partir du 10 octobre 1913, il a alors 22 ans.



Déjà au service lors de la déclaration de Guerre et de la mobilisation du 2 août 1914, il entre donc en campagne à cette date.

Le 114ème Régiment d’Infanterie qui prend pour devise « Peur ne connaît, mort ne craint », est rattaché à la IIe armée (ou armée de Lorraine). Mobilisés du 3 au 5 août, les hommes se rendent à Laneuvelotte en Meurthe-et-Moselle où le premier des leurs tombe le 23 août.
Le régiment participe activement à la bataille de la Marne. Les Allemands tentent une percée fin septembre et le 114ème les repousse. Mi-octobre, le régiment est relevé et part en Belgique où il s’installe dans le secteur d’Ypres pour plusieurs mois. Relevé en avril 1915, le 114ème retrouve la France et l’Artois où l’offensive allemande décime encore les rangs. Entre le 9 et le 10 mai, on compte 150 morts, 460 blessés et 810 disparus. 
Le 20 juin, le 114ème est mis au repos et reprend le combat à Neuville-Saint-Vaast, dans le Pas-de-Calais, où il remplace le 125ème RI.  Il part ensuite relever une brigade britannique à Loos. En 1916, il participe à la bataille de Verdun. Il tient la cote 304 du 5 au 8 mai, au prix fort : 130 morts, 510 blessés et 83 disparus, en seulement 72 heures ! En récompense, il obtient une citation à l’ordre de l’armée et entre dans la légende.



En juillet, le régiment est en Champagne dans le secteur de Perthes et Tahure.
Puis en octobre, on retrouve le régiment sur la bataille de la Somme, avec la reprise de petites offensives localisées sans grand succès. Les forces alliées sur le front de la Somme s'essoufflent.
C’est lors d’une attaque que Léon, soldat de la 2ème compagnie de mitrailleuses, est tué le 30 octobre 1916 à 10h30 dans la tranchée de Ludja sur la commune de Sailly-Saillisel dans la Somme, Léon avait 25 ans.



Quelques semaines plus tôt, FOURCHAUD Emile, le fils du beau père de Léon avait été tué le 3 septembre à La Haie du Renard au bois de Vaux-Chapître sur le secteur de Fleury devant Douaumont dans la Meuse.
Et une semaine avant la mort de Léon, le 22 octobre, sa mère, DURET Marie-Louise, était décédée peu de jours avant ses 50 ans, est-ce que Léon avait eu le temps d’apprendre cette disparition ?
Le père FOURCHAUD a donc perdu en moins de 2 mois, son fils, sa femme et son beau fils !

Le décès de Léon est transcrit quelques mois plus tard, le 19 avril 1917 sur les registres de l’Etat-Civil de Varaize.

Son nom apparaît au début des années 1920 sur le Monuments aux Morts de la dite commune de Varaize.





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© 2014 Frédéric PONTOIZEAU