LAVAUD Ernest Auguste Clément

Ernest est né le 23 juin 1872 aux Barres de Pouzauges en Vendée.



Il est le fils de Frédéric Constant, journalier-domestique de 35 ans (né le 13 mai 1837 à La Pommeraie sur Sèvre), et de MORIN Rosalie âgée de 41 ans (née le 27 décembre 1830 à St Mesmin), mariés le 7 février 1866 à St Mesmin.

Avant la naissance d’Ernest, Frédéric et Rosalie avaient eu plusieurs enfants à Roidan de St Mesmin :
•    Alexandre « Frédéric » né le 21 avril 1866,
•    Gustave Joseph né le 20 mai 1867 (marié le 27 avril 1935 à Villemorin avec CHAMBEAUD Marie Olive),
•    Eugène « Jérémie » né le 10 janvier 1869 et décédé à l’âge de 2 ans le 5 février 1871,
•    Marie Louise née le 25 août 1870.

En 1871, la famille revient s’installer près des parents de Frédéric, Baptiste et Marie, aux Barres de Pouzauges, et devient chiffonnier comme son père. C’est là qu’Ernest nait en 1872. Le village des Barres de Pouzauges n’est situé qu’à quelques centaines de mètres du village de Roidan de St Mesmin.



Peu de temps après, la famille migre de nouveau sur la commune de St Mesmin où elle s’installe au village de la Térinière, là, Frédéric est journalier lors du recensement de population de 1876.
Pour le recensement suivant, celui de 1881, on retrouve la famille de nouveau sur le village de Roidan, avec le père de Frédéric devenu veuf et âgé de 74 ans. Rosalie est marchande de chiffons comme son beau père et les fils aînés, Frédéric et Gustave, sont journaliers comme leur père. La seule fille de la famille, Marie, ne vit plus avec eux, elle est placée comme domestique dans une ferme environnante. Ernest a alors une petite dizaine d’années …

Les années passent, et Ernest est placé à son tour comme domestique.



En novembre 1887, le frère aîné d’Ernest, Frédéric, part au service militaire, il est brun et mesure 1,56m, il est incorporé le 5 dudit mois au 65ème Régiment de Ligne de Nantes. Quelques semaines plus tard, il tombe malade, il est hospitalisé à l’hôpital de la dite ville dès le 24 avril 1888 et il y meurt le 2 mai suivant d’une scarlatine à l’âge de 22 ans. Ernest n’a pas encore 16 ans …
Suite à ce décès, Gustave, l’autre frère d’Ernest, un beau gaillard d’1,69m, est dispensé de service dès le 18 juin 1888.

En 1891, la famille d’Ernest vit à la Chemillardière, ses parents sont journaliers et sa sœur Marie est couturière, et mère de 2 enfants naturels.

En janvier 1892, Ernest perd son grand père Baptiste, qui décède à 88 ans à l’hospice de St Pierre du Chemin à quelques kilomètres.



Ernest a maintenant 20 ans, au printemps 1893, il part au conseil de révision au chef lieu de canton, Pouzauges, là il est immatriculé sous le n° 1562. Ernest déclare être cultivateur à St Mesmin, il mesure 1,60m, il est châtain foncé aux yeux châtains. Son degré d’instruction est de niveau 3 : possède une instruction primaire plus développée. Le conseil de révision déclare Ernest « bon pour le service », il est donc incorporé au 93ème Régiment d’Infanterie de la Roche sur Yon le 16 novembre 1893.



Ernest passe soldat de 1ère classe le 17 mai 1895. Il reçoit son certificat de bonne conduite et il est renvoyé dans ses foyers le 22 septembre 1896.


Après son service militaire, Ernest revient chez ses parents qui vivent cette année là, 1896, à la Roche Gautreau. Dans la maisonnée, on retrouve les parents domestiques, mais aussi Gustave, le frère aîné âgé de 28 ans, ainsi que sa sœur Marie, 25 ans, et ses enfants naturels Elisabeth 6 ans et Ernest 2 ans.
Marie donnera naissance à plusieurs autres enfants naturels au cours des années, jusqu’en 1910 (environ 8 enfants, certains sont nommés DELAVAUD par erreur !).

En janvier 1898, Ernest, alors âgé de 25 ans, décide de partir travailler dans le Maine et Loire, où il vit à La Tessoualle durant quelques temps puis à Cholet, à la ferme du Plessis au printemps 1902.


Fin 1903, un nouveau changement de département, Ernest arrive en Charente-Inférieure (aujourd’hui Charente-Maritime). Tout d’abord, on retrouve Ernest sur la commune de Cherbonnières, puis l’année suivante, Ernest s’installe sur la commune de Nuaillé sur Boutonne, où son frère Gustave vit et travaille comme cultivateur.
C’est là, qu’Ernest rencontre une jeune fille de 10 ans sa cadette, GUITTET Placide « Aurélie » Marie, ménagère au village de St Aubin sur la commune de Coivert, commune voisine. Cette dernière est la mère d’une petite fille « naturelle » Madeleine Joséphine Aurélie, née le 30 septembre 1903 à St Jean d’Angély (elle épousera le neveu d’Ernest, LAVAUD Auguste « Abel » Charles le 19 septembre 1921 dans la ville de St Jean d’Angély).
Ernest et Aurélie convolent en justes noces le 18 septembre 1905 à Coivert. Ernest est cultivateur, il a 33 ans et Aurélie, ménagère de 23 ans. Cette dernière est née le 11 janvier 1882 en la commune du Breuil-Bernard en Deux-Sèvres, elle est la fille de Louis, cultivateur à St Aubin de Coivert et de feue TRIAU Joséphine. Le couple reconnaît Madeleine qui prend donc le nom de LAVAUD



Après le mariage, le couple s’installe sur la commune de Loulay.

Le 19 juin 1906, Aurélie met au monde une petite fille : Ernestine Anna (mariée à St Jean d’Angély le 10 mai 1924 avec ROUX René Prosper).



Les mois passent, et fin 1907, la famille LAVAUD s’installe dans une ferme au village de Plainpoint sur la commune de St Jean d’Angély.
Là, Ernest et Aurélie engendrent :
•    Marie Joséphine née le 28 mars 1908 (mariée le 17 mai 1927 à Castillon dans les Alpes-Maritimes avec PIERRE Jacques),
•    Gustave Frédéric né le 20 mars 1909 (décédé à Toulouse le 6 septembre 1966 à l’âge de 57 ans).

A cette époque, entre 1906 et 1911, Ernest apprend le décès de ses parents à la Roche Gautreau de St Mesmin.

Pour le recensement de population du printemps 1911, on retrouve la famille à Plainpoint, qui exploite une ferme appartenant à un certain DUTEMPLE. La famille se compose des parents, des 4 enfants mais aussi d’un neveu d’Ernest : Abel, domestique de ferme âgé de 13 ans (fils naturel de Marie, né en 1897, et qui épousera la fille naturelle d'Aurélie, Madeleine, en 1921).



Vers 1912, la sœur d’Ernest, Marie et ses derniers enfants viennent aussi s’installer à St Jean d’Angély dans la ferme à Plainpoint.

Au printemps 1914, Ernest et sa famille arrivent sur la commune de Varaize. Il va avoir 42 ans. Ses enfants y entrent à l'école ...



1er août 1914, le tocsin résonne dans la commune de Varaize, comme dans toutes les communes de France … la guerre éclate et la mobilisation est générale dès le lendemain. Ernest est mobilisé au 84ème Régiment d’Infanterie Territorial de Fontenay le Comte, il y arrive le 14 novembre suivant.
Entre temps, son neveu, DELAVAUD Ernest (fils naturel de Marie, né en 1893), incorporé au 123ème Régiment d’Infanterie de la Rochelle depuis novembre 1913, est aussi mobilisé. Ce dernier est grièvement blessé par éclat d’obus à la cuisse gauche avec fracture du fémur le 6 septembre 1914, il sera démobilisé par la commission de réforme de la Rochelle après sa guérison en juillet 1915 après avoir été cité à l’ordre du régiment « bon soldat ayant fait preuve du plus grand courage. Grièvement blessé, alors qu’il se portait bravement à l’attaque d’un village ». Il recevra la croix de guerre avec étoile de bronze avant de mourir prématurément le 12 février 1919 à la Rochelle à l’âge de 25 ans.

Revenons-en à Ernest :
Ernest ayant rejoint son régiment le 14 novembre 1914, il le retrouve dans le secteur d’Arras, dans le Pas-de-Calais. Le régiment reste dans ce secteur, au sud d’Arras entre Bailleulmont et Berles au Bois jusqu’en février 1916.


Mi mars 1916, le 84ème arrive dans le Doubs dans le secteur de Montbéliard et y reste jusqu’à mi juin. De là, le régiment prend la direction de la Meurthe et Moselle et arrive dans le secteur nord de Nancy. C’est là, qu’Ernest passe au 82ème RIT (basé à Ancenis) le 19 novembre, dans le même secteur à quelques kilomètres près. Le régiment occupe diverses positions dans le secteur nancéen. Alors à Bouxières-aux-Chênes, Ernest passe le 3 mars 1917, au 10ème Régiment d'Artillerie à Pied (RAP), régiment chargé de l’entretien des voies ferrées : les voies ferrées des réseaux de l'artillerie au front (dite voie étroite) étaient construites par des batteries de régiment d'artillerie à pied (RAP), jusqu'en 1917, date à laquelle 38 batteries sont regroupées au sein du 69ème Régiment d’Artillerie. Au front, les locomotives étaient exploitées par des personnels dépendant de l'artillerie, celles de voie étroite par des sections d'exploitation d'abord rattachées à des régiments d'Artillerie à pied (RAP) puis au 68e régiment d'artillerie, composé de 57 batteries, à partir de 1917. Ernest passe donc le 1er août 1917 au 68ème RAP (créé depuis le 10 juillet 1917). Il y reste jusqu’au 15 janvier 1918. A cette date, Ernest est affecté au 9ème RAP puis quelques mois plus tard le 30 août, Ernest passe au 70ème Régiment d’Artillerie Lourde de Grande Puissance (RALGP) au camp de Mailly dans l’Aube.
Moins d’un mois après, Ernest est malade et meurt de suite de broncho-pneumonie à l'hôpital militaire de Mailly le 28 septembre à l’âge 46 ans. Il était alors 2ème canonnier à la 105ème batterie.



Le décès d’Ernest est transcrit le 29 septembre 1918 sur les registres d’Etat-Civil de Varaize.

Son corps est inhumé dans la Nécropole Nationale de Fère-Champenoise dans la Marne, sa tombe individuelle porte le numéro 1876.

Les enfants d’Ernest n’ont pas été adoptés par la Nation.

Le nom d’Ernest apparaît sur le Monument aux Morts de Varaize.


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© 2014 Frédéric PONTOIZEAU