HURTAUD Anaïs Eugène Ferdinand

Anaïs est né le 6 mars 1880 dans le bourg de Puyravault en Vendée.



Il est le fils de Pierre « François », journalier-cultivateur de 25 ans (né le 28 mars 1855 à Puyravault), et de GUINET Marie Honorine Félicité âgée de 32 ans (née le 1er septembre 1847 à Puyravault), mariés le 25 octobre 1876 sur la même commune de Puyravault.

Avant Anaïs, le couple avait donné naissance à Pascal Firmin François le 23 août 1877.

Le 21 novembre 1882, Marie accouche de son troisième enfant : François Pascal « Henri » Léopold.
Le frère ainé d’Anaïs, le petit Pascal, meurt le 24 mars 1884 à 6 ans et demi.
Puis à 38 ans, Marie met au monde son dernier enfant, une petite fille : Marie « Marguerite » Aspasie, le 20 septembre 1885.

Anaïs, vient d’avoir 13 ans quand son père, François, meurt le 21 mars 1893 dans le bourg de Puyravault, quelques jours avant ses 38 ans. Marie a 46 ans, veuve avec ses 3 enfants, Anaïs en est l’aîné, ils quittent Puyravault sans doute pour Andilly de l’autre côté de la « frontière » départementale, mais toujours dans la zone humide du marais poitevin.



Là, les enfants sont placés comme domestique, puis les années passent …

Nous sommes en 1901, on retrouve Anaïs, maintenant âgé de 20 ans, cultivateur à St Jean de Liversay, et sa mère, quant à elle, vit à Andilly à quelques kilomètres. Anaïs part pour le conseil de révision en vue de son incorporation militaire au chef lieu de canton, Courçon. Il est immatriculé sous le n° 503, il mesure 1,54m et il est châtain clair aux yeux bleus. Anaïs est dispensé comme ainé de veuve dans un premier temps puis incorporé au 123ème Régiment d’Infanterie de la Rochelle du 14 novembre 1901 au 22 septembre 1902.



Henri, le jeune frère d’Anaïs, passe devant le conseil de révision, il est ajourné pour faiblesse en 1903, il mesure 1,52m. En 1904, il est déclaré apte au service, il est mobilisé le 16 novembre 1904 au 123ème Régiment d’Infanterie de la Rochelle. Mais le 21 mai suivant, Henri est réformé pour « pleurésie chronique » !

Quelques temps après, Anaïs, cultivateur à Marans, se marie le 28 octobre 1905 à la mairie de cette commune à l’âge de 25 ans avec BELAUD Rose Estelle, jeune domestique de 26 ans, née le 10 juillet 1879 à St Hilaire la Palud en Deux-Sèvres, fille de feu Alphonse et CHAILLE Rose, cultivatrice à Taugon. Rose a une petite fille, Estelle Eglantine « Alphonsine », née de père inconnu le 17 février 1900 à Maillé en Vendée. Anaïs reconnaît cette petite fille.



Le jeune couple s’installe dans un premier temps à St Jean de Liversay puis à St Cyr du Doret en janvier 1906.

Henri, le frère d’Anaïs, après être repassé en commission spéciale le 19 avril 1906, est de nouveau déclaré apte au service et il est réaffecté au 123ème dès le 14 mai suivant et libéré le 18 septembre après avoir obtenu son certificat de bonne conduite.

Entre-temps, le 29 juillet, à St Cyr du Doret, Rose avait donné naissance à un fils : Emile Anaïs Eugène (a contracté mariage le 30 janvier 1935 à La Rochelle avec FRAPSAUCE Marie-Jeanne Marie, puis en secondes noces en la mairie du Sableau de Chaillé-les-Marais le 24 novembre 1942 avec RENOUX Marthe Ismaïe Emilienne, et décédé le 18 septembre 1993 à Courçon à l’âge de 87 ans).

Du 21 août au 17 septembre 1907, Anaïs et son frère Henri partent au 123ème de la Rochelle pour une période d’exercices et manœuvres militaires.

A Andilly, Anaïs et toute la famille HURTAUD assistent au mariage de sa sœur cadette : Marie « Marguerite » Aspasie, âgée de 22 ans, le 17 février 1908 avec DRAPEAU François Augustin, un grand jeune homme d’1,77m, blond aux yeux bleus, âgé de 24 ans et rentré de son service dans le Maghreb depuis juillet dernier.

Au recensement de population du printemps 1911, on retrouve à St Cyr du Doret la famille HURTAUD. Là, Anaïs est domestique de ferme chez CAILLAUD Augustin de la ferme de la Mouche. Lui, sa famille et 2 jeunes domestiques sont logés dans une ferme voisine, la ferme de St Cyr.



Peu de temps après, du 27 avril au 13 mai, Anaïs part de nouveau au 123ème de la Rochelle pour une seconde période d’exercices et manœuvres militaires, il y est en même temps que son frère Henri.

Maintenant couple trentenaire, Anaïs et sa famille quittent le marais poitevin et viennent s’installer à plus de soixante kilomètres, dans le pays angérien, à la Groie dans le bourg de Varaize, à l’automne 1912.



1914, le 1er août, après la déclaration de la guerre contre l’Allemagne, le gouvernement décrète la mobilisation générale.

Anaïs est mobilisé au 6ème Régiment d’Infanterie de Saintes le 2 août et y arrive le 11. Son frère Henri est lui mobilisé, au 3ème Régiment d’Infanterie Colonial de Fontenay le Comte, y arrive le 13.
Le régiment ayant quitté Saintes le 6 pour les alentours de Toul en Meurthe et Moselle, Anaïs le rejoint. De là, après quelques marches et contres-marches pendant quelques jours, le régiment embarque pour la Belgique où il arrive le 21.



Et c’est le début des combats :

- du 21 au 23 août : bataille de Charleroi, combats de Somzée le 23 août et de Walcourt le 24 août.
- du 29 et 30 août : bataille de Guise : Origny, puis la retraite …
- du 5 au 13 septembre : bataille de la Marne,
- du 15 au 17 septembre : combats de Gernicourt,
- du 19 septembre au 17 octobre : bois de Beaumarais - Craonne,



Puis la guerre des tranchées commence …
Du 18 au 30 octobre dans le secteur de Vendresse, puis jusqu’au 12 juin 1915 dans celui de Paissy sur le Chemin des Dames.
Le 14 juin, le régiment est dans la Marne, à Sillery : « C'est la Champagne vinicole, riche et fertile contrée, qui tente les Allemands, et qu'ils semblent ménager, peut-être dans l'espoir de s'en emparer ; leur rage est concentrée sur Reims ; et le secteur qui s'étend de la ferme d'Alger au bois des Zouaves est relativement tranquille. Il existe des abris presque confortables, les ravitaillements sont faciles, les repos se prennent dans des villages non bombardés et en pleine activité agricole ; c'est une période de détente ».
C’est donc là, qu’Anaïs est tué dans une tranchée d'une balle dans la tête le 1er juillet à l’âge de 35 ans. Anaïs faisait parti du 2ème bataillon, 8ème compagnie.
Anaïs est inhumé dans le cimetière du petit village de Sillery.



Sa veuve, Rose, reçoit un secours immédiat de 150 francs.
Par décret, paru au Journal Officiel du 17 mai 1916, Rose reçoit une pension de veuve de guerre d’un montant de 563 francs, avec jouissance rétroactive au 2 juillet 1915.



Henri, le cadet d’Anaïs, après être passé au 34ème Régiment d’Infanterie Colonial le 2 août 1916, va mourir de maladie le 25 novembre 1916 à l’ambulance 246 de Breteuil sur Noye dans l’Oise. Il venait d’avoir 34 ans. Son décès sera déclaré à Puyravault le 20 mars 1917 et son nom avec son prénom officiel, François, figure sur le monument aux Morts de cette dite commune de Puyravault.



Le décès d’Anaïs, quant à lui, ne sera transcrit que le 11 mars 1918 sur les registres d’Etat-Civil de la commune de Varaize.
Son fils, Emile, ne fut apparemment pas adopté par la Nation.

Le nom d’Anaïs apparaît sur le monument aux Morts de cette même commune lors de son inauguration au début des années 1920.



La mère d’Anaïs, GUINET Marie, la veuve HURTAUD, ayant perdu tous ses enfants (en effet, sa fille Marguerite épouse DRAPEAU est décédée avant 1921), vient s’installer chez sa belle fille, Rose, à Varaize où elle meurt le 5 avril 1924 à l’âge de 76 ans.

Rose, après avoir vécue longtemps à Varaize, décèdera le 26 septembre 1967 à La Rochelle à l’âge de 88 ans.

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© 2014 Frédéric PONTOIZEAU