Il est le fils de Clément, couvreur de 26 ans (né le 23 novembre 1860 à Varaize), et de Léontine âgée de 24 ans (née le 9 juillet 1863 à Sanxay dans la Vienne de père inconnu et décédé le 6 janvier 1950 à St Jean d’Angély à l’âge de 86 ans), mariés le 7 novembre 1881 à Varaize.


Clébert à sa naissance, a déjà deux frères :
•    Clément né le 3 novembre 1882,
•    Pierre né le 28 septembre 1886 (aussi « Mort pour la France »).

Les enfants vivent avec la présence de leur grand-mère paternelle, COLLARDEAU Madeleine, née en 1820, veuve GAZEAU depuis de nombreuses années.

Les années passent et Clément, le père de famille, est menuisier et couvreur. Clébert apprend ce métier avec son père, ses frères aînés choisissent une autre voie : Clément (exempté de service militaire en 1903) devient forgeron chez les THEADO de Varaize (famille d’Edgard aussi « Mort pour la France ») et Pierre décide d’être perruquier-coiffeur, il part apprendre son métier au milieu des années 1900 à Poitiers.

Pour le recensement de la population de 1906, la famille vit à la Chailloterie de Varaize, là Clément et son fils Clébert y sont couvreurs, Clébert étant l’employé de son père. Près d’eux, vit la grand-mère Madeleine âgée de 85 ans.


Clébert part exercer son métier de couvreur sur Niort en 1907.

L’année suivante, 1908, au printemps, c’est l’heure de passer au conseil de révision en vue de la conscription. Clébert se rend donc à St Jean d’Angély, chef lieu de canton de la résidence de ses parents. Il y est immatriculé sous le n° 1275, il mesure 1,65m, il est châtain aux yeux châtains.
Clébert est « bon pour le service », il est incorporé au 2ème Régiment de Zouaves du 7 octobre 1907 au 25 septembre 1910 en Algérie.


Son frère Pierre est incorporé à la même date au 57ème Régiment d’Infanterie de Bordeaux.

Pendant son service, Clébert apprends le décès de sa grand-mère Madeleine, décédée en décembre 1909 à l’âge de 89 ans.

Durant cette même période, le frère cadet de Clébert, Pierre, âgé de 23 ans (libéré du service depuis octobre), se marie en la commune de Frontenay Rohan Rohan en Deux-Sèvres le 6 juin 1910 avec sa fiancée, ARNAULT Denise, âgée de 18 ans.

Clébert finit son service en ayant obtenu son certificat de bonne conduite et rentre en France fin septembre 1910, il revient vivre à Varaize.

En 1911, pour le recensement de la population, la famille GAZEAU vit toujours à la Chailloterie, le père, Clément et son fils Clébert y sont couvreurs.

Clément, le frère aîné de Clébert, âgé de 29 ans et toujours forgeron chez les THEADO, épouse à Varaize le 17 juin 1912 DUPUY Victoria, jeune fille de 25 ans, domestique chez le père ABELIN à la Chailloterie. Les frères GAZEAU, Pierre et Clébert, sont les témoins de la mariée.


Au printemps 1914, peut être sous l’impulsion de son frère Pierre, Clébert, alors âgé de 26 ans, décide de repartir travailler à Niort, où il s’installe au n°25 de la Rue St Gelais, dans le vieux centre. En effet, Pierre vit dans cette ville, avec sa famille, depuis plus d’un an.


Le samedi 1er août 1914, à 5h du soir, le tocsin sonne dans toutes les communes de France, c’est l’annonce de la guerre et de la mobilisation générale. Dès le lendemain l’affichage publique indique à tous les hommes de suivre les instructions contenues dans leur livret militaire pour leur incorporation.

Clébert est mobilisé au 3ème Régiment d’Infanterie Coloniale de Rochefort le 2 août et y arrive le 3. Son frère, Pierre, est mobilisé au 114ème Régiment d’Infanterie de St Maixent l'Ecole, dans les Deux-Sèvres, le 2 et y arrive le 4.
Clébert est affecté au 33ème Régiment d’Infanterie Coloniale, régiment de réserve du 3ème régiment d’Infanterie Coloniale, qui s’est constitué à deux bataillons et une compagnie hors rang à Rochefort, le 2 août, sous le commandement du colonel Doudoux.
Le 6 août, le 33ème RIC quitte Rochefort en deux détachements :
- premier détachement (1er bataillon, formé des 13e, 14e, 15e, 16e compagnies) à destination de Lorient,
- deuxième détachement (2ème bataillon, formé des 17e, 18e, 19e, 20e compagnies) à destination de Saint-Renan, près de Brest.
Le 1er bataillon est commandé par le chef de bataillon Ferry ; le 2e bataillon, par le chef de bataillon Cluzeau.
Le régiment, parti de Saint-Renan le 16 octobre et de Lorient le 17 octobre, est concentré en entier, le 20 octobre, à Valmy dans la Marne, où il va occuper immédiatement les tranchées de Virginy.

A partir du 20 octobre, le régiment tient donc les secteurs de Virginy, Minaucourt et Massiges, où il prend une part brillante aux affaires de Minaucourt le 11 novembre, la tranchée du Calvaire le 20 décembre, Massiges, Col des Abeilles et Médius le 28 décembre.
C’est là, ce dit jour du 28 décembre, que Clébert est tué à l'ennemi à Minaucourt à 13h sur le champ de bataille près de Massiges à l’âge de 27 ans.


Quelques mois plus tard, le 7 juin 1915, lors d’une offensive générale sur la cote 140, entre Neuville St Vaast et Souchez dans le Pas de Calais, Pierre, le frère de Clébert, est tué à l’âge de 28 ans.

Le décès de Clébert n’est transcrit que le 9 avril 1916 sur les registres d’Etat Civil de sa commune natale : Varaize.

Les nom de Clébert et de Pierre sont inscrits sur le Monument aux Morts de la dite commune lors de son inauguration au début des années 1920.