ESCHER Jean « Louis
»
(Louis sera son
prénom usuel)
Jean « Louis »
est né le 23 décembre 1881 au village de Chagnon
d’Aumagne.
Il est le
fils de
Joseph, domestique
âgé de 39 ans (né
le 26
mars 1842 à Chef-Boutonne dans les Deux-Sèvres), et
de MOREAU Louise Victoire
âgée de 32 ans (née
le 6
mars 1849 à Brioux sur Boutonne dans les
Deux-Sèvres),
mariés le 30 juin 1879 à Aumagne.
La famille
ESCHER
trouve ses
origines dans l’ancien grand duché de Lituanie,
où
le grand père de Louis,
Jean-Baptiste, est
né vers 1793 dans la ville de Vilna (aujourd'hui Vilnius)
A sa
naissance Louis
a
déjà une grande sœur, Marie-Louise
née le 23
avril 1880 dans le même village (décédée
le
15 novembre 1949 à Bordeaux à l'âge de
69 ans).
La famille
ESCHER
s’agrandit par la suite avec :
•
Jeanne
née le 3 février 1884
(décédée
le 20 avril 1973 à Ste Même
à l’âge de 89 ans),
•
Irma
née le 7 juin 1885,
•
Henri
né le 13 avril 1889.
Au fil de
ces années,
Joseph, le
père de famille, est passé de domestique
à cultivateur, puis devient charretier en 1889.
Les
années passent,
Louis est
maintenant en âge d’être domestique. Au
printemps 1896, Louis
a 14 ans, il est domestique de ferme à
Varaize, rue des Godets chez LATIERCE
Frédéric.
…
et le nouveau siècle est là …
Louis a maintenant
20 ans, il
part pour la conscription au conseil de révision au chef
lieu du
canton à St Jean d'Angély. Là, il est
immatriculé sous le numéro 1603, il
déclare
être cultivateur à Chagnon d’Aumagne, il
mesure
1,65m et il est châtain aux yeux bleus, son degré
d’instruction est de niveau 3 : possède une
instruction
primaire plus développée.
Louis
est incorporé au
53ème Régiment d’Infanterie en garnison
à
Tarbes dans les Hautes-Pyrénées à
partir du
16 novembre 1902.
Pendant
son service
militaire, la famille de Louis
déménage sur la commune de
St Hilaire de Villefranche. Et là, sa sœur Jeanne, alors
âgée de 20 ans, épouse le 14 juin 1904 LAFERCHOU
Louis « Ludovic », cultivateur
de 26 ans de la commune
de Ste Même.
Louis termine son
service et
il est renvoyé dans ses foyers le 18 septembre 1904. Il se
retire à Chagnon d’Aumagne.
Quelques
années
passent et Louis
se marie le 14 octobre 1907 à Aumagne avec
BLANZACK Anne Claire,
jeune fille domestique à Aumagne,
née le 7 septembre 1886 au village du Breuil Malmaud sur la
commune de St Martin de Juillers. Elle est la fille de Jacques et de
MICHAUD Armance, cultivateurs à la Brousse.
Cette
dernière a notifié à ses parents, par
acte
notarié, sa volonté de se marier. Cette
notification fut
sans réponse. Cette situation prouve une
mésentente
familiale. Quant aux parents de Louis,
ils donnent leur accord par le
biais de la mairie de St Hilaire de Villefranche, leur commune de
résidence. Louis
et Anne
se marient donc sans la présence
de leurs parents respectifs.
A
l’été
1909, Louis
effectue une période d’exercices et
manœuvres militaires au 123ème Régiment
d’Infanterie de la Rochelle du 17 août au 8
septembre.
En 1910,
son frère
Henri, lors
de la conscription, est ajourné. Puis
l’année suivante, il est
exempté pour «
pleurésie purulente ».
Au
printemps 1911, du 27
avril au 13 mai, Louis
part de nouveau au 123ème de la Rochelle
pour une autre période d’exercices et
manœuvres
militaires.
A cette
époque, le
couple ESCHER
a quitté Chagnon d’Aumagne et vit au
numéro 38 de la rue de l’Etore à St
Jean
d’Angély.
Puis au
printemps 1913, Louis et Anne arrivent
à Varaize, où Louis
avait travaillé durant son adolescence.
Cette
même année
1913, Joseph,
le père de Louis,
meurt au village de chez Millon
à St Hilaire de Villefranche le 3 juillet. C’est Louis et
son beau frère LAFERCHOU
Ludovic qui déclarent le
décès à la mairie. Joseph avait 71 ans.
Marie-Louise, la
sœur
aînée de Louis,
vivant à Bordeaux depuis quelques
temps, s’y marie, à
l’âge de 33 ans, le
28 octobre 1913 avec FAUCHE
Etienne.
1914, le
1er août,
après la déclaration de la guerre contre
l’Allemagne, le gouvernement décrète la
mobilisation générale.
Louis est
mobilisé au 123e
de la Rochelle le 2 août, y arrive le 11.
Son
frère Henri
passe
devant le conseil de révision de Bordeaux et est maintenu
exempté en date du 7 décembre 1914.
Entre
temps, Louis, avec
son régiment participe à de nombreuses batailles
entre
août 1914 et janvier 1915.
Tout
d’abord, la
retraite de Belgique, puis le 30 août, le régiment
participe à la bataille de Guise et se replie sur la Serre.
De là, le régiment va participer à la
bataille de la
Marne et plus précisément, le 15 septembre
à
l'attaque sur Berry-au-Bac et a comme objectif la ferme du
Choléra.
Le 18
septembre, le régiment est relevé et part pour
l’Aisne vers Craonne et Beau-Marais.
Après
quelques jours
de repos le régiment se porte vers le bois de Beau-Marais,
au
sud de Craonne.
En octobre, le régiment se trouve dans le
secteur du Moulin-Brûlé, Moussy et la ferme du
Metz, puis
sur Chivy.
Début novembre, le régiment est en
réserve à Vieil-Arcy, et reçoit
l'ordre d'assurer
la garde des ponts de l'Aisne. Le 12 novembre, le régiment
occupe le secteur de Verneuil-Moussy près de la ferme du
Metz.
Il termine l'année 1914 dans les tranchées de
Moussy-Verneuil-Beaulne. Les conditions de vie dans les
tranchées, qui ne sont que des fossés
pleins de boue
et où il n’y a pas d'abri, ni aucun boyau
praticable,
imposent d’énormes travaux
d'aménagement.
En
janvier 1915, le régiment se trouve dans le secteur
Vendresse-Troyon.
Louis passe alors au
18ème Régiment d’Infanterie
(basé à
Pau) le 31 janvier. Le régiment prend une partie du front du
secteur du Chemin des Dames avec le 25 janvier les combats de la Creute
et du Bois Foulon puis de janvier 1915 à mai 1916, le
régiment occupe le secteur de Jumigny. Le 28 juin 1915, le
Président POINCARE
accroche la Croix de Guerre au drapeau du
régiment.
Pendant
cette période,
Louis
apprend le décès de son jeune frère Henri,
décès survenu le 24 octobre 1915 à
Bordeaux (selon
sa fiche matricule) à l’âge
de 26 ans.
En mai
1916, le
régiment participe à la bataille de Verdun dans
le
secteur de Douaumont, c’est là, que Louis est
tué
à Fleury devant Douaumont le 25 mai
à l'âge de 34 ans.
Il reçoit la citation
suivante : "est tombé glorieusement à son poste
de combat
sous un bombardement violent et continu durant la nuit du 24 au 25 mai
1916".
Le 18
août 1916, Anne,
la veuve de Louis, reçoit
de l’armée un secours de 150 francs.
Le
décès de
Louis sera
transcrit quelques mois plus tard sur les registres de
l’Etat-Civil d’Aumagne en date du 28
février 1917.
Par
décret, paru au
Journal Officiel du 26 juin 1917, Anne
reçoit une pension de
veuve de guerre, d’un montant de 563 francs, avec jouissance
rétroactive au 26 mai 1916.
Anne se remarie,
plus de
trois ans après le décès de Louis, à
l’âge de 33 ans, le 29 décembre 1919
à Migron
avec BATON Emile.
Le nom de Louis
apparaît sur le monument aux morts de la commune de Varaize,
son dernier domicile.
Louise, la
mère de
Louis,
décéde le 13 mars 1924 à Ste
Même
à l’âge de 75 ans, où elle
vit chez sa fille
depuis son veuvage.
©
2014 Frédéric PONTOIZEAU