BOUILLON
Frédéric
Frédéric
est
né le 11 mai 1883 à la Maison Neuve de Varaize (village
rattaché à la commune de la Brousse en 1900).
Fils de Charles, cultivateur
âgé de 38 ans (né
le 17 août 1844 aux Touches
de Périgny) et de BOUTINET Marie dite Florence
âgée
de 34 ans (née
le 9 mars 1848 à La Brousse),
mariés le 31 décembre 1866 à La
Brousse.
La famille
BOUILLON vit
sur la commune de Varaize depuis la fin des années 1870.
Avant Frédéric,
ses parents ont déjà eu plusieurs enfants :
•
Marie Charlotte
« Méloée »
née le 23
novembre 1867 à Reignier de la Brousse,
•
Jules
né le 20 mars 1870 au même lieu
(décédé
le 15 novembre 1949 à Brie sous
Matha à l’âge de 79 ans),
•
et
Léocadie
née le 11 août 1879 à la Maison
Neuve (mariée
le 3 octobre 1905 à Loiré avec
REMONT Charles et décédée le 27
septembre 1922 sur
cette même commune à l’âge de
43 ans).
La famille
BOUILLON
s’installe dès 1884 dans le village du Chai de
Cherbonnières, là, Florence met au
monde un petit
Léopold
le 25 mars 1885 (décédé
le 1er mars
1965 à Aulnay à l’âge de 79
ans).
Seulement
2 ans plus tard, le
13 mars 1887, BOUILLON
Charles, le père de famille, meurt
prématurément à
l’âge de 42 ans. Il laisse
derrière lui, Florence
et ses enfants en bas âge,
Frédéric
n’a pas encore 4 ans ! …
Frédéric
a 9
ans, en 1892, quand sa sœur aînée,
Méloée,
24 ans, épouse CHAZAL
Désiré, jeune homme de 27 ans natif
de la commune de
Gibourne. Le couple s’installe sur le commune de
Loiré
(Loiré sur
Nie à partir de 1922).
En 1896,
on retrouve, la
veuve BOUILLON,
domestique chez GAUVIN
Henry à Villemorin. Elle
marie le 20 juin 1898 à Brie sous Matha son fils
aîné, Jules,
cultivateur en la dite commune,
âgé de 28 ans, avec SAVARIT Marie Jeanne
Cécile,
jeune fille de 22 ans depuis quelques jours (1876+1952).
Frédéric
a alors 15 ans et il est domestique de ferme.
Les
années passent et nous voilà au printemps 1904,
maintenant la famille BOUILLON
vit à Loiré.
Frédéric
a 20
ans, il est cultivateur et il part au rendez-vous du conseil de
révision pour la conscription à Aulnay, chef lieu
de
canton. Il est alors recruté sous le matricule 776.
Frédéric
mesure 1,56m, il est châtain aux yeux
marrons. Son degré d’instruction est de niveau 3 :
possède une instruction primaire plus
développée.
Frédéric
est
bon pour le service et incorporé au 2e Régiment
de
Zouaves à partir du 23 novembre 1904. Il arrive en
Algérie dès le 26, il y reste jusqu’au
27 mars
1907. De là, il part sur l’occupation de la ville
d’Oujda au Maroc jusqu’au 23 mai. Pour cette
opération, il recevra une décoration : la
médaille
du Maroc d'Oujda.
Frédéric
repart
pour l’Algérie ensuite
jusqu’à la fin de son
service le 16 juillet 1907, il est passé zouave de
1ère
classe et obtient son certificat de bonne conduite.
Aussitôt
rentré
de son service, Frédéric
voit son petit frère
Léopold
partir faire le sien au 6ème Régiment
d’Infanterie de Saintes le 7 octobre 1907. Léopold
mesure
1,62m, il est châtain foncé aux yeux gris.
Quelques
mois après
son retour dans son village, à
l’été 1908,
Frédéric
tombe sous le charme d’une très
jeune fille nouvellement arrivée sur Loiré avec
ses
parents, FRADIN
Joséphine, âgée de
seulement 14
ans.
Née
le 1er juillet
1894 au village de l’Esserbier de Moncoutant dans les
Deux-Sèvres, Joséphine
Berthe est la fille de
Jérémy
« Lambert » et de COMBAULT Fanny,
venus s’installer à Loiré comme
métayers en
cette année 1908.
Très
peu de temps
après cette rencontre, Joséphine
tombe enceinte et donne
naissance chez ses parents, aux Métairies, village de la
commune, à une petite fille Madeleine, le 21 mai
1909
(mariée le 10
septembre 1932 à Blanzay sur Boutonne avec
DENON Jean Joseph,
et décédée le 27
décembre 2003 à la Rochelle à
l’âge de
94 ans). Frédéric
reconnaît cet enfant, et le
couple, une fois les moissons passées, se marie en la mairie
de
Loiré le 16 octobre avec l’accord des parents de
Joséphine
qui n’a que 15 ans.
Léopold, le
frère de Frédéric,
est juste rentré de son
service militaire et assiste au mariage de Frédéric et
Joséphine.
A la fin
de
l’été 1910, Frédéric
est
dispensé de sa période d’exercices
militaires au
motif de son service aux colonies.
Au
début de
l’automne de cette même année, le 3
octobre,
Léopold
se marie à l’âge de 25 ans à
Aulnay avec BRANGIER
Marie-Louise, jeune fille de 21 ans du village de
Brie de la dite commune d’Aulnay. Le couple
s’installe chez
la mère de Marie-Louise,
veuve, audit village de Brie.
Au
printemps 1911, pour le
recensement de population de la commune de Loiré sur Nie, on
retrouve le jeune couple, Frédéric
métayer dans le
bourg, dans le quartier du Boucheau avec sa femme Joséphine
et
leur petite Madeleine.
Après
Madeleine, Joséphine
met au monde deux autres enfants :
•
James
né le 31 octobre 1911 (décédé
le 30
août 1987 à Niort dans les Deux-Sèvres
à
l’âge de 75 ans),
•
puis
Maurice
né le 9 mai 1914 (marié
le 5 décembre 1938
à Poitiers dans la Vienne avec BERRY Marcelle, et
décédé le 25 février 1980
à
Mignaloux-Beauvoir sur ce même département de la
Vienne
à l’âge de 65 ans).
Entre
temps, du 14 au 30
d’avril 1913, Frédéric
accomplit une période
d’exercices au 123ème Régiment
d’Infanterie
à la Rochelle, avec SOULARD
Stanislas (autre Mort pour la France
de Varaize).
Puis la
guerre éclate et la mobilisation est
générale le 1er août 1914.
Frédéric et
Léopold sont mobilisés au
123ème RI le 2
août, et y arrivent le 4.
CHAZAL Raoul,
leur neveu, fils de
Méloée,
21 ans est aussi mobilisé alors même
qu’il est déjà au service au
21ème RIC
depuis novembre 1913 (disparu dès le 26 septembre au Bois de
Ville dans la Marne).
Le 24
août, le 123e RI
participe à la Bataille de Charleroi puis le 29
août
à celle de Guise.
Par la suite, il est présent à
la Bataille de la Marne dans le secteur de Villers-Saint-Georges et de
Montceau-les-Provins. Enfin dans le secteur de Reims :
Corbény,
Craonne, la Ville-aux-Bois, et le Plateau de Vauclerc.
Durant
l’année 1915, le régiment cantonne sur
le Plateau de Vauclerc.
A
l’automne 1915,
l’autre neveu des frères BOUILLON, CHAZAL Roger,
âgé de 19 ans, est mobilisé au
77ème
RI.
En 1916,
les frères
BOUILLON
participent à la Bataille de Verdun dans la Meuse
; du 3 au 15 mai dans le secteur du Bois de la Caillette.
Le 21
juin,
Frédéric
passe au 206e RI (basé à Saintes)
et son frère Léopold
au 234e RI (basé à
Mont de Marsan). Le 206e est d’abord dans la
région
d’Avocourt à quelques kilomètres au
nord ouest de
Verdun puis dès le 25 août, il arrive dans le
secteur de
Verdun.
Le 28
août, près
du fort de Souville, à 250 mètres au nord-est de
Fleury
devant Douaumont, Frédéric
est tué à
l’ennemi par une balle à 8 heures du matin, il est
caporal
de la 14ème compagnie et a alors 33 ans.
Quelques
semaines plus tard,
CHAZAL Roger,
le neveu de Frédéric,
est tué
à l’ouest de Sailly-Saillisel dans la Somme, le 18
octobre
1916 à l’âge de 20 ans.
Joséphine
se retrouve veuve de guerre à l’âge de
22 ans, avec ses jeunes enfants à charge.
Le
décès de Frédéric est
transcrit le 26 décembre 1916 à Loiré.
Par
décret, paru au
Journal Officiel du 2 août 1917, Joséphine
reçoit
une pension de veuve de guerre d’un caporal, d’un
montant
de 675 francs.
Les enfants de
Frédéric
et Joséphine
sont adoptés Pupilles
de la Nation par décision du Tribunal Civil de St Jean
d’Angély le 12 février 1919.
Léopold,
quant
à lui, sera démobilisé en mars 1919
après
avoir été blessé en
décembre 1917 par balle
au bras ; et avoir été cité
à l’ordre
du régiment le 25 août 1918 : «
très bon
soldat. En campagne depuis le début s’est
classé
l’un des premiers à l’assaut
d’un mamelon
défendu par des mitrailleuses ».
Frédéric,
et
ses neveux CHAZAL Raoul et Roger, sont
inscrits sur le Monument aux
Morts de Loiré, ainsi que sur la plaque
commémorative
dans l’église de Loiré.
A titre
posthume, par
décret et publication au Journal Officiel du 29 mai 1921,
Frédéric
est décoré de la Croix de Guerre
avec étoile de Bronze avec la citation suivante :
©
2014 Frédéric PONTOIZEAU